En dépit des efforts de la propagande officielle, il est devenu difficile aujourd’hui de continuer à dissimuler le déclin continu de l’intelligence critique et du sens de la langue auquel ont conduit les réformes scolaires imposées depuis trente ans par la classe dominante et ses experts en « sciences de l’éducation ». Le grand public est cependant tenté de voir dans ce déclin un simple échec des réformes mises en œuvre. L’idée lui vient encore assez peu que la production de ces effets est devenue progressivement la fonction première des réformes et que celles-ci sont donc en passe d’atteindre leur objectif véritable : la formation des individus qui, à un titre ou à un autre, devront être engagés dans la grande guerre économique mondiale du XXIe siècle. Cette hypothèse, que certains trouveront invraisemblable, conduit à poser deux questions. Quelle étrange logique pousse les sociétés modernes, à partir d’un certain seuil de leur développement, à détruire les acquis les plus émancipateurs de la modernité elle-même ? Quel mystérieux hasard à répétition fait que ce sont toujours les révolutions culturelles accomplies par la Gauche qui permettent au capitalisme moderne d’opérer ses plus grands bonds en avant ?
Silex –
Un coup de coeur
Pierre C. –
Excellent ouvrage !
La question se pose toutefois : au delà de la résistance individuelle à ce mouvement d’ensemble (qui passe par l’auto-éducation au sein de la cellule familiale – évidemment réservée aux famille disposant d’un certain capital culturel) comment organiser le contre-pouvoir politique à ces réformes, pour que l’école “conserve” (ou puisse reconquérir) son rôle premier d’accès à la culture et aux outils fondamentaux de la pensée et permette aux enfants issus de familles non favorisées de disposer de la même éducation que les enfants favorisés ?
Existe-t-il des formes d’action et d’influence citoyens ?