De 1941 à 1944, des notables juifs français, dans l’espoir de protéger les leurs, ont facilité les basses œuvres des nazis et de la police de Vichy.
Cet ouvrage d’une douloureuse lucidité montre comment les membres importants de l’Ugif (Union générale des Israélites de France) ont participé à la mise en place d’une organisation qui permit l’intensification de la répression antijuive.
Au nom de la politique du moindre mal, ces dirigeants ont accepté les lois antisémites et appliqué les directives de Vichy. Cette politique dont le but essentiel était d’éviter que la répression ne frappe les Juifs français permettra, dans un premier temps, d’isoler les Juifs étrangers et de mieux les désigner aux coups des nazis et de la police. Certains iront jusqu’à la collaboration active. Aucun d’entre eux ne sera épargné et les principaux acteurs de cette organisation seront, à leur tour, arrêtés et déportés.
La préface du grand historien que fut Pierre Vidal-Naquet illustre parfaitement l’importance de ce livre et des débats qu’il a suscité lors de sa première publication en 1980.
David le normand –
Polémique, sensible, mais décrivant une vérité historique incontestable. Est ce que pour autant ça rend l’humanité meilleure ou plus sombre, certainement pas. Les gens parfaits n’existent donc dans aucune communauté? La peur et la bêtise feraient donc faire des choses pas toujours glorieuses- ou avouables. Est ce que relativiser les raisons des uns et des autres n’est pas commencer un processus qui se termine en pardon général? Je ne pense pas que nous soyons tous d’accord sur ce point. Ce serait Chrétien pourtant. C’est quand même un peu troublant que plus on s’éloigne des fait dans le temps, plus il est difficile d’évoquer leur réalité dans leur entièreté. Il fallait que ce livre vive pour ce simple message , merci à Kontre Kulture pour ce UGIF 1941-44 de Maurice Rajsfus.
Jeff –
Le Monde tournera mieux que lorsqu’il s’attaquera à ses propres démons, mais pour cela il doit déjà commencer par lire ce genre d’ouvrage. La vérité n’est pas toujours évidente à lire, mais elle est libératrice.
Phantomopérator –
Un ouvrage sensible
TomAXE –
On comprend mieux pourquoi le CRIF s’alarme à la moindre occasion pour des commentaires liés à l’histoire de la collaboration