Wagner connut le premier grand succès de sa carrière avec l’opéra Rienzi, qu’il acheva en 1842. Il considèrera cette œuvre comme incomplète, spectaculaire mais manquant de profondeur. Dans ces œuvres suivantes, Le Vaisseau Fantôme, Tannhäuser, Lohengrin, il développera davantage les thèmes qui lui sont chers : le mépris du monde moderne, une conception chevaleresque et héroïque de l’homme face au monde et à la femme.
Ayant constaté la décadence du théâtre, il en rechercha les causes et les découvrit dans la vie sociale de l’époque. Il participera à la révolution de 1848 à Dresde dans l’espoir de faire triompher ces valeurs traditionnelles. Il écrira L’Art et la Révolution peu après, en juillet 1849. Il définit l’art moderne individualiste qui, sous prétexte de se libérer de l’Église et des Princes, s’est vendu à une maîtresse bien pire : l’Industrie. Il ne sert plus qu’à distraire les puissants et calmer les colères populaires par le divertissement.
L’art véritable ne peut être issu que d’un retour à la Nature, que le monde moderne méprise et honnit. L’art doit montrer aux hommes le but de l’existence, la règle de l’éducation des peuples et des enfants : la réalisation d’un type d’homme beau fort et magnanime, plutôt qu’un individu sans qualité, servant les puissances impersonnelles de l’État et de l’Industrie. Il invite à suivre par là les deux plus sublimes initiateurs de l’humanité : Jésus nous aura montré que nous sommes tous frères, et Apollon scelle la fraternité selon la force et la beauté.
Bœufara –
Après lecture, on pourrait penser que son oeuvre et celle de Nieztsche avec « La Naissance de la Tragédie » sont très similaires
MarcelK –
On ressent la présence de Gobineau !