On peut objecter à ce livre que les animaux aussi bien que les hommes y sont présentés sous un aspect trop favorable ; que l’on a insisté sur leurs qualités sociables, tandis que leurs instincts antisociaux et individualistes sont à peine mentionnés. Mais ceci était inévitable. Nous avons tant entendu parler dernièrement de « l’âpre et impitoyable lutte pour la vie », que l’on prétendait soutenue par chaque animal contre tous les autres animaux, par chaque « sauvage » contre tous les autres « sauvages » et par chaque homme civilisé contre tous ses concitoyens – et ces assertions sont si bien devenues des articles de loi – qu’il était nécessaire, tout d’abord, de leur opposer une vaste série de faits montrant la vie animale et humaine sous un aspect entièrement différent.
Il était nécessaire d’indiquer l’importance capitale qu’ont les habitudes sociales dans la nature et dans l’évolution progressive, tant des espèces animales que des êtres humains ; de prouver qu’elles assurent aux animaux une meilleure protection contre leurs ennemis, très souvent des facilités pour la recherche de leur nourriture (provisions d’hiver, migrations, etc.), une plus grande longévité et, par conséquent, une plus grande chance de développement des facultés intellectuelles ; enfin il fallait montrer qu’elles ont donné aux hommes, outre ces avantages, la possibilité de créer les institutions qui ont permis à l’humanité de triompher dans sa lutte acharnée contre la nature et de progresser, malgré toutes les vicissitudes de l’Histoire.
C’est ce que j’ai fait. Aussi est‑ce un livre sur la loi de l’entraide, considérée comme l’un des principaux facteurs de l’évolution.
capitainepatapouf –
Loin de l’imaginaire gauchiste, ce livre est un magnifique panorama des différents systèmes d’entraides, dans le règne animal et dans l’humanité. Si la partie sur le monde animal peu paraitre à l’heure actuel, avec la profusion de documentaire animalier, un peu désuète, La partie “humaine” et très intéressante et contient une magnifique éloge l’organisation naissante des villes au moyen age.
Nicolas C. –
Les commentaires précédents sont pertinents et rendent mon intervention inutile à ceci près que j’aimerais faire remarquer à quel point ce livre est facile à lire, ce qui m’a étonné.
Un livre que j’ai recommandé à tous mes amis et que je recommande à tous types de lecteurs.
Merci Kontre Kulture pour cette édition, merci Alain Soral pour nous inspirer ce genre de lecture !
De la part d’un manuel, qui s’enrichit grâce à vous.
Élan Foireaux –
Ainsi Kropotkine s’applique à démonter l’idéologie du darwinisme social, doctrine qui après avoir lu ce magnifique ouvrage, nous semble tenir de l’usure, car non-constructive pour les sociétés humaines, hormis peut être pour le bonheur d’une certaine élite.
La thèse de cet imminent penseur, de part notamment, le sourçage très important du livre, son cheminement, ainsi que sa véracité historique, oblige au sérieux et à une réflexion poussée sur les méfaits de l’individualisme comme norme sociale.
Certainement l’un des meilleurs livre pour nous dévoiler le génie de la gauche bien comprise, soit celle du travail, dans toute sa splendeur historique. L’entraide étant bel est bien ce qui pousse l’humanité en avant.
Clair –
Ce livre est extrêmement intéressant à double titre: d’une part il démontre que c’est l’entraide qui est le facteur d’évolution contrairement à ce que disent tous les adeptes du darwinisme social (avec la lutte de chacun contre tous) et surtout les descriptions très détaillées notamment des cités du Moyen Age avec les guildes et la propriété communale peuvent constituer une piste de réflexion pour le futur de notre civilisation, lorsque les structures actuelles vont d’effondrer…
Le travail de Kropotkine est d’une grande qualité car possède de nombreuses références, un vrai travail de recherche historique.
Donc encore une idée bien inspirée d’ Alain Soral de rééditer ce livre, qui je pense est à lire maintenant car il porte de l’espoir quant à la réussite d’un nouveau modèle de société après l’implosion économique qui s’annonce.
maryam –
kropotkine, c’est un grand nom du socialisme libertaire;
je connaissais le nom et le théoricien; remerciements à kontre kulture pour la réédition de cet auteur, que je ne saurai que trop conseiller
maryam