Édouard Berth, né en 1875 et mort en 1939, est un théoricien français du syndicalisme révolutionnaire. Penseur socialiste français, il fut avant tout le plus fidèle disciple de Georges Sorel (1847-1922). 

Partisan d’un socialisme anti-étatiste garant de l’autonomie de la classe ouvrière, dans son esprit le syndicat devait former la cellule de base de la nouvelle société prolétarienne.

À partir de 1899, Édouard Berth devint un collaborateur régulier du Mouvement socialiste avant de rompre avec cette revue en 1909. Défenseur actif des expériences réformistes de Millerand jusqu’en 1902, il évolua ensuite progressivement vers le syndicalisme révolutionnaire. Pour cet admirateur de l’Antiquité, le socialisme, la « société des producteurs » à laquelle il aspirait, avait une fonction éminemment morale et héroïque.

Germanophone, il traduit de nombreux ouvrages de théoriciens du socialisme comme certains de Karl Kautsky ou de Karl Marx. À l’inverse de ce dernier, Édouard Berth, tout comme Sorel, ne croit pas en la notion du progrès qu’il critique. À partir de 1909, Berth se rapproche du mouvement monarchiste et fonde avec Georges Valois les Cahiers du Cercle Proudhon en 1911. Il tente alors de proposer une synthèse du syndicalisme révolutionnaire et du corporatisme.

Collaborateur de la revue Clarté, il adhère en 1920 au Parti communiste français et rejoindra de nouveau les rangs du syndicalisme révolutionnaire à partir de 1935.