Histoire de deux peuples – La France et l’empire allemand
Après la Seconde Guerre mondiale est née l’idée d’un couple franco-allemand qui, prenant la tête d’une union européenne en devenir, pacifierait l’Europe. 1870, 14-18, 39-45, les combats entre les deux nations ont déchiré le monde. Mais pour comprendre leur genèse, il faut remonter loin, car l’âme des peuples se forge avec l’histoire qui les a fait naître. Face au Saint Empire romain germanique, la France des premiers Capétiens semblait bien faible. Pourtant, privé du bénéfice d’une couronne héréditaire, le pouvoir impérial ne parvenait pas à fonder l’unité allemande, alors que les rois de France consolidaient et agrandissaient leur royaume. Consciente d’une rivalité potentiellement dangereuse, la politique française, de Philippe Auguste à Richelieu, garda le même cap : maintenir les divisions allemandes et favoriser l’existence d’une myriade de petits États potentiellement rivaux. Alliances avec les uns contre les autres, ingérence dans le processus électoral de désignation de l’Empereur, tout l’art de la diplomatie aussi bien officielle que secrète fut déployé pour préserver un système dit de « protection des libertés germaniques », qui en réalité garantissait l’anarchie allemande. Mettant fin à la guerre de Trente Ans, le traité de Westphalie, en 1648, allait couronner cette longue entreprise d’affaiblissement et même de démembrement de l’Empire : « L’Allemagne était hachée en menus morceaux, disloquée, décomposée. » Mais un petit État, la Prusse, dirigé par des Hohenzollern ayant « imité les Capétiens, créateurs de l’unité française », inquiète Louis XV qui va entrevoir le danger et opérer un renversement des alliances en se rapprochant d’une Autriche que le déclin des Habsbourg a rendue inoffensive. Hélas ! oublieux de l’ « esprit de Westphalie », afin de rallier le peuple à leurs projets, les révolutionnaires de 1789 vont exacerber la « haine de l’Autrichienne » pour mieux faire tomber le roi, laissant le champ libre à l’unification de l’Allemagne prussienne, à la création du IIe Reich après la victoire de 1870 et au couronnement de l’empereur Guillaume Ier dans la Galerie des Glaces, à Versailles même. Suivront alors deux Grandes Guerres…
Jacques Bainville (1879-1936) est un journaliste, historien et académicien français. Royaliste, membre de l’Action française, il collabora à divers journaux et écrivit de nombreux ouvrages, dont une très remarquée Histoire de France.
capitainepatapouf –
Petit livre, qui ce lit rapidement. En ces temps de germanophilie qui grandisse dans les milieux natios Il est intéressant de relire ce petit livre.
contrairement à son titre, ce livre, n’est pas une histoire de chaque pays, ce qui prendrait plusieurs tomes, mais c’est l’histoire des relations diplomatique et ingérence entre les deux grande entités
A lire pour comprendre que l’Allemagne, ce n’est pas juste Hitler, et qu’il y a des relation plus profonde entre nos 2 pays
Petit Dragon –
Excellent livre qui m’a permis de réapprendre l’Histoire de France. Jusqu’avant de le lire, je ne pensais pas que le peuple germanique était en course contre la France pour prétendre à la couronne impériale.
Moi qui pensait qu’elle n’occupait qu’une histoire mineure jusqu’à la Révolution, par la montée en puissance du Protestantisme, je me rend compte que si elle paraissait ainsi faible c’est grâce à la stratégie politique de nos Rois de France, de maintenir en plusieurs division l’Allemagne.
Avec le recul, on se rend compte que les faiblesses et vices des hommes ne changent pas quelque soit les époques, puisque les moyens utilisés par la France contre l’Allemagne, nous les retrouvons aujourd’hui avec l’UE, dans cette stratégie de diviser pour régner, menés habilement par les Etats-Unis
Olive –
Je termine « les conséquences politiques de la paix ».
Dans cet ouvrage Bainville impressionne par la justesse prophétique de ses analyses.
« Histoire de deux peuples » me parait incontournable pour approfondir cette relation intime et complexe, faites de ressentiments et d’admiration réciproques qui a façonné l’histoire européenne.
Hâte de le recevoir, Bainville c’est de la balle!
Tiflatouf –
Indispensable pour tout germanophile qui se respecte, Bainville nous permet de comprendre d’où vient cet antagonisme profond avec nos cousins germains, à la fois si proches et si lointains… Une œuvre qui se trouve (heureusement) bien loin ce que l’on peut « apprendre » dans nos manuels scolaires !
S.Christophe –
Pauvre Clovis, et surtout pauvre Charlemagne… Un empire éphémère. Et depuis victime de nobliots ayant une mentalité de négus, escomptant, par les fourberies et la division, récupérer quoi au final ? Une population exsangue, abatardie et rendu folle ? Finir par régner sur un tas de merde voilà quel fut leur politique. Une politique dont seuls les ennemis d’un « Saint empire puissant » s’étendant de la haute saxe aux marches de la Catalogne, purent en partager allègrement l’héritage et ses « bénéfices »..(l’église ayant, quant à elle, également sa part de responsabilité certes). D’autres avaient depuis très longtemps bien compris les avantages qu’ils auraient a tirer de tels procédés. Aujourd’hui la chianlie que ces négus ont semé est si profonde que ce n’est pas demain la veille que ressurgira un Saint empire des FRANCS qui, lui, avait pourtant tout pour rayonner sur le monde.