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« Le niveau de santé ne s’améliore plus, alors qu’augmentent les dépenses médicales : il faut donc conclure soit à l’inefficacité globale croissante de l’entreprise médicale, soit que la société devient rapidement plus malsaine. »
Ivan Illich, “Némésis médicale”
« Dans les pays développés, l’obsession de la santé parfaite est devenue un facteur pathogène prédominant. Le système médical, dans un monde imprégné de l’idéal instrumental de la science, crée sans cesse de nouveaux besoins de soins. Mais plus grande est l’offre de santé, plus les gens répondent qu’ils ont des problèmes, des besoins, des maladies. Chacun exige que le progrès mette fin aux souffrances du corps, maintienne le plus longtemps possible la fraîcheur de la jeunesse, et prolonge la vie à l’infini. Ni vieillesse, ni douleur, ni mort. Oubliant ainsi qu’un tel dégoût de l’art de souffrir est la négation même de la condition humaine. »
Ainsi parlait Ivan Illich en évoquant son ouvrage. Penseur de l’écologie politique, Illich développe une critique radicale de la société industrielle et de la contre-productivité qu’elle engendre : l’école freine les apprentissages, les transports ralentissent les déplacements et l’hôpital rend malade. Il veut redonner à l’homme autonomie et capacité d’action, et dénonce, à travers ses différents textes, le « monopole radical » de certains outils comme moyens pour une fin définie par la société et enchaînant l’individu. Pour s’en libérer, il prône le retrait de l’école des mains de l’État et préconise l’instauration d’un enseignement mutuel à tout âge ; dans le domaine de la santé, une réappropriation de son corps par le patient. Car la médecine moderne, remplaçant l’écoute par l’auscultation, conduit, sur le plan technique à de nouvelles maladies, sur le plan social au déracinement par le diagnostic qui hante le malade et l’enferme dans une statistique, et sur le plan culturel au refus de l’homme comme être vivant.
Né en Autriche en 1926, Ivan Illich fait des études de théologie et de philosophie, est ordonné prêtre en 1951 à Rome, et part aux États-Unis, puis en République dominicaine où il est nommé vice-recteur de l’université catholique de Porto Rico. À la suite d’un différend avec la hiérarchie de l’Église, il renonce à la prêtrise et revient en Europe où il se consacre à l’écriture et à l’enseignement ; polyglotte, il donne également des conférences dans le monde entier. Il a publié de nombreux ouvrages, dont le célèbre Libérer l’avenir.
Ghostcat –
Un texte écrit dans les années 70, une critique acerbe du système médical. Un constat qui peut se lire encore de nos jours et qui ne semble pas avoir beaucoup perdu de son actualité. Beaucoup de ces remarques sont encore valables, mais il faut bien le constater, ces recommandations n’ont pas vraiment été suivies.
Greg58 –
Limpide et puissant !
Girard54 –
Un livre dont on pourrait croire qu’il a été écrit aujourd’hui, tellement il est visionnaire. Eclairant et pertinent !
Antony MATHIEU –
Ouvrage d’un auteur hautement érudit, Némésis médicale est une réelle critique de la médecine dite “moderne”.
Cet essai ne met que trop en lumière les dérives de l’industrie pharmaco-chimique, comme la perte de sens de ce qu’est la santé dans le monde occidentale.
SC67 –
Dans cet ouvrage, Illich fait le procès du monde occidental et de la la technique médicale qui détourne l’individu d’une connaissance traditionnelle de la guérison… Le chapitre sur la mort est l’un des plus intéressants
VictordelAZE –
Avec lui, on comprend mieux l’intérêt pour la médecine centralisée de nous emmener vers le transhumanisme et la modification du corps..
Lili –
2 principes : l’autonomie et la santé