Le spectacle grandiose de l’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi a rappelé au monde que la Russie était une grande et vieille nation, fière de son passé et ayant des liens historiques et culturels étroits avec l’Europe. Ce rappel, Vladimir Poutine l’a voulu alors que l’Occident venait de commencer en Ukraine l’une des plus grandes opérations de déstabilisation contre son pays.
Affaiblie par la fin de l’URSS, rendue exsangue par le règne des oligarques, la Russie de Poutine a relevé la tête. Par son soutien à la Syrie, par le retour pacifique de la Crimée en son sein, elle a repris sa place : non celle qui fut la sienne lors de la Guerre froide, mais celle d’un acteur incontournable dans un monde multipolaire respectueux des nations. Pourtant, c’est bien le rôle d’ennemi – ennemi de la démocratie, ennemi de la liberté, ennemi des gays – que veut lui imposer l’Occident. Mais à l’extérieur comme à l’intérieur, Poutine est fin joueur, il prend le temps de la réflexion, ménage les uns et les autres, ne répond pas aux provocations. C’est un homme de compromis, d’équilibre, entre les différentes forces du pays : communistes, nationalistes « rouges-bruns » ou libéraux pro-Occident. Mais c’est aussi un homme de conviction qui n’a pas hésité à laisser condamner les Pussy Riot, qui a réaffirmé le rôle de l’Église et de la foi comme élément de cohésion du peuple russe et qui a sans doute évité au monde sa troisième Grande guerre.
C’est par une série d’articles parus entre 2011 et 2015 que l’auteur nous brosse un tableau où l’on croise Staline, Soros et Snowden, mais aussi Churchill ou Obama, nous faisant découvrir la profondeur des luttes et des enjeux de la Bataille de Russie.
Né à Novossibirsk en Sibérie, Israël Shamir est un intellectuel russo-israélien, écrivain, traducteur et journaliste. Il a écrit pour le quotidien israélien Haaretz ainsi que pour la Pravda russe et publié plusieurs romans dont le plus célèbre, Le Pin et l’Olivier, retrace l’histoire de la Palestine. Il milite pour une solution « un homme, une voix, un État ». En 2004, il se convertit et est baptisé dans l’Église orthodoxe de Jérusalem.
catherinepierla –
Israel Adam Shamir nous fait vivre les événements de la décennies 2010 depuis le point de vue russe. Depuis le meurtre de Kadhafi jusqu au vote en France de la loi sur le mariage gay, en passant par les oppositions stipendiees agitant le pays de temps à autres, nous découvrons un autre monde possible, un monde d’espoir, celui de la multipolarite dont la Russie chrétienne est le chef de file.
Adélie –
Bonjour à toute l’équipe d’ER, qui au passage fait un formidable travail (qualité du format et envoi rapide entre autrej, ‘aurai une question, que je reprends de l’un des commentaires postés sur le site: “Y’a-t-il une raison pour que le livre de Douguine ne soit plus présent sur KontreKulture ? Le livre de Shamir est-il plus pertinent ?”
Merci par avance !
Beaubluff –
Livre passionnant d’un connaisseur de la Russie. Analyse intelligente et pas tellement Poutinolâtre (comme j’en avais un peu peur) de la Russie moderne, des attaques qu’elle subit et des combats qu’elle mène.
Au milieu du livre, un étrange retour en arrière sur l’URSS de Staline et un dernier article sur les événement de Charlie Hebdo ponctuent aussi ce recueil de texte facile et agréable à lire.
Hilaire de Borneis –
Décryptage au laser. À lire absolument pour ceux que les (vértiables) enjeux au Moyen-Orient et en Russie intéressent !