Michel Clouscard (1928-2009) est un sociologue et philosophe français, proche du parti communiste, professeur de sociologie à l’Université de Poitiers. Marxiste, il fit une critique radicale du libéralisme en prenant en compte les changements de processus de production d’abord, l’évolution de l’objet même de la production ensuite. Cette métamorphose qui aboutit à la production massive du gadget et du « jouir sans entrave » permet de comprendre pourquoi la société occidentale est passée, avec Mai 68, d’une doctrine morale répressive à une doctrine morale permissive – ce que Clouscard a nommé la société libérale-libertaire –, condition de survie et d’extension du capitalisme.
Avec le Traité de l’amour fou, Michel Clouscard s’éloigne de la dimension purement économique et politique pour introduire la psyché dans une genèse de l’Occident tout entière contenue dans le mythe de Tristan et Yseult. En dépassant l’œdipe grâce à la « famille inversée », point de départ du mythe, il met en scène l’antinomie de la liberté individuelle et de la nécessité politique dont la force dialectique engendrera la civilisation occidentale.
L’amour fou a été la condition de la sortie de l’endogamie polygamique tribale, du Même vers l’Autre, pour entrer dans le système exogamique monogamique féodal. Les barbares conquérant l’Empire romain vont ainsi intégrer des composantes chrétiennes – pardon, acceptation de l’Interdit, sublimation de la mort – pour fonder le système féodal. Dans une thèse à l’opposé de celle défendue par Denis de Rougemont dans L’Amour et l’Occident, Clouscard démontre que contrairement au principe de la culture bourgeoise pour laquelle l’amour se vit contre le pouvoir, l’amour fou est « l’engendrement réciproque du politique et de l’affectivité ».
Loin de n’être qu’un épiphénomène à portée individuelle, l’amour fou est ainsi simultanément effet et cause de l’Histoire.
Blanqui42 –
Traité de l’amour fou est la démonstration que le marxisme ce n’est pas « parler d’économie »
A l’exception des cons de droite de « nos milieux » pour lesquels nous ne pouvons plus rien, le marxisme n’a pas vocation à se cantonner au champ de l’économie, mais embrasser la totalité du réel.
Michel Clouscard nous livre ici une de ses plus belles ambitions, peut-être même son chef d’œuvre au-delà de « critique du libéralisme libertaire » (que j’ai personnellement toujours trouvé trop systémique et trop totalisant) parler d’anthropologie avec et par le marxisme.
Hélas, cent fois hélas, l’œuvre est passée totalement inaperçue, notamment à cause du monopole insupportable des connards du structuralisme levistraussien (pour ceux qui ne voit pas ce que c’est, retenez que c’est eux qui ont justifier le mariage homo, qu’il faut casser l’hétéronormativité et qui explique que la parentalité n’est qu’une fonction sociale).
Cet ouvrage mériterait à rencontrer enfin son public pour fermer le clapet de Judith Butler (quoique elle n’y comprendrait rien !).
Il s’agit peut être même du meilleur outil pour combattre aujourd’hui la théorie de l’identité de genre, la destruction de la famille, et réhabiliter le couple hétérosexuel comme normatif et fonctionnel.
La destruction du wokisme ne pourra se faire que sur le fondement du marxisme intelligent.
C’est pour cette raison que ce livre est d’une importance cruciale et n’a jamais été autant d’actualité.
lavehc –
*transcendantaliste *liaisons, bonne orthographe etc.
lavehc –
Ce livre m’a un peu servi d’introduction aux discours fondés sur théories de « dialectique » et de « marxisme ». Je me défini volontairement comme sous-homme stupide et sans potentiel, ce qui ne m’empeche pas de vous dire que ce livre m’a un peu déçu. Ca a confirmé pour moi que tout le baratin marxiste n’a pas autant de valeur qu'(((on))) voudrait nous fair croire et que même l’outil d’analyse historique du dialecticisme n’est pas particulièrement utile et ne semble pas très différent (aux imbéciles comme moi en tout cas) que les doctrines qu’on trouve parfois dans l’hindouisme, le boudhisme, ou le taoisme. C’est sans doute mon infériorité intellectuel (je le répète sans ironie ni d’aggressivité mal caché) qui m’a fait perdre le fétiche pour « la philosophie » qui parfois gouverne la vie intérieur des adolescents, mais je retiens tout de même une faiblesse mentale qui me rend susceptible aux discours d’idéalisme transcendaliste (qui peuvent être traités comme étant « non-dualiste » mais c’est peut-être que je n’ai pas bien compris) que ça soit en référence avec Kant ou pas. J’avais décidé d’abordé Clouscard une deuxième foi après l’avoir essayé avec un plus gros titre (qui m’échappe) que je n’ai jamais fini (tant ma stupidité me laissait dans un état de frustration confus) parce que j’avais acheté le Roman de Tristan et Iseut. Pour moi Traité de L’ Amour Fou est un livre de 250 pages qui aurait pu être 50. Il fait référence à ses autres livres, disant qu’il a déja « démontré » ceci ou cela. Est-ce que ça aurait été mieux de commencer avec Capitalisme de Séduction? Je ne sais pas mais après avoir fini L’Amour Fou je ne suis pas très convaincu que le modèle expliquatif de Clouscard serait le meilleur. On dirait qu’il s’est indentifié très vite dans le marxisme et qu’il a donc passé le reste de sa vie à essayer de faire tout rentrer dans un schéma marxisé plutot que de considérer les autres théories objectivement. On dirait un essai de spéculation (ce qui est parfoi pris comme justification d’être renvoyé avec une mauvaise note par les profs de philos d’université) pour s’approprier d’un sujet dans lequel il pourrait se faire un nom en le faisant passer pour démonstration du dialecticisme marxiste appliqué quelque part où les autres n’ont pas su le faire. Peut-être qu’en même temps qu’étant démuni de facultés intellectuels je suis en plus bourgeois (raté) émasculé donc trop féminin mais quand le lis des passages ou des discours faisant références aux idées de Kant ou de Nietchze ça me semble supérieur au marxisme. Même chose avec le Schopenhauer bien que je n’est jamais eu le droit non plus d’en étudier à cause de mon infériorté intellectuel. En tout cas, je dirais que ce livre n’est pas sans valeur, même pour un imbécile raté comme moi, mais si j’avais pas déja dévelopé un intéret au mythe de Tristan et Iseut j’aurais trouvé ce livre impossible à digérer voir finir. Il y a probablement quelques autres parmi les fans d’ER qui sont un peu stupides. Peut-être que la prochaine foi je devrais acheter Les Yacht People et m’arrêter. En même temps je dois dire que le réarrangement de catégories et concepts abstraits ne me séduit plus et que j’ai beaucoup de doute que ce genre d’exercise peut servir à grand chose au final. Quand on est jeune ça nous séduit en donnant l’illusion d’avoir des pouvoirs dans ce monde (ce qui est déja un pouvoir) et ça peut servir à séduire des filles. Après, ça peut donner l’illusion d’engagement intello vertueux et peut mener à une carrière si les réseaux judéophiles voient un bénéfice pour leurs intérêts gauchistes en vous promouvoir (ce qui était peut-être le cas avec Clouscard). Ce genre d’analyse me semble être un amalgame de religion, sophismes accidentellement révélateurs ou donnant justifications pour axiomes arbitraires, mélangé dans une sauce d’applications variées de méthodologies, le tout n’étant jamais ce qu’il se déclare être. Mais je suppose que si on ne fait pas ces excercises on n’est pas vraiment dévelopé en tant qu’humain qui peut jouir de privilèges de ceux qui sont constitué de gènes superieur qui justifient qu’ils vivent et se reproduisent. Mais quoi faire d’autre dans un monde où le changement ne va jamais mener à une véritable amélioration? Je recommande donc ce livre aux gens doués avec de l’intelligence qui pourront donc se distinguer et jouer les jeux de « je suis mieux donc célébrons nos supériorités ensemble » et « je suis mieux donc couchez avec mois ». Pour les autres, si vous êtes en plus bourgeois raté et emasculé (ou pire: frankenstein Kalergi produit d’idiots utiles qui ne sert plus les interets des juifs), il ne reste à faire que d’acquérir une potion qui vous donnera une mort paisible, sans souffrance (pour ne pas fair basculer la patrie dans un sous-France…je sais, c’est médiocre mais c’était une indulgence egoiste qui m’a permis le petit luxe de larper comme si j’étais véritablement humain). Pas de phases de l’interdit, de l’oedipe, d’une « psyché », de vie réflexive, de vision extérieur et engagment dans le monde et la production ou même de contemplation réel au passage. Bonne lecture pour les gagnants avec un destin…pour les autres je recommande le N ou le fentanyl.
Nono23 –
Vidéo bloquée sur Youtube (26/04/2019)
KontreKulture –
Bonjour,
Afin de pouvoir résoudre cette problématique, merci de nous indiquer le titre de la vidéo concernéee.
Cordialement,
Kontre kulture
Cls –
Bonjour,
A partir de quand peux t-on espérer la réédition de ce livre ?
Coridalement
KontreKulture –
Bonjour,
Ce titre est actuellement en cours de réimpression. Nous devrions le recevoir en fin de semaine.
Cordialement,
Kontre kulture
contact_25 –
Bonjour,
Sera t’il disponible pour le recevoir avant Noel ? Livraison dans le nord de la France.
Merci.
KontreKulture –
Bonjour,
Nous devrions le recevoir cette semaine.
Cordialement,
Kontre kulture
contact_25 –
Bonjour,
L’Amour, c’est ce que l’humanité a toujours cherché, il est le but de l’homme et le rêve idéal de la Femme, il est la grande force qui régit l’univers, il peut tout, le bien comme le mal, il domine les temps et les âges, il se trouve à la source de toutes les religions, il est la religion même dans son principe ; toutes les philosophies l’ont discuté, il règne dans l’histoire des rois et dans les légendes populaires, il a été, tour à tour, béni et maudit, permis jusqu’à la licence et défendu comme le plus grand des crimes. Il est la source de mille préjugés religieux ou sociaux qui, presque toujours, résultent du malentendu qui règne sur cette question entre les hommes et les femmes, acteurs indispensables de cette idylle, mais qui ne la comprennent pas de la même manière.
L’homme, malgré l’expérience de l’histoire, n’a pas encore compris que l’amour de la femme est un phénomène qui a une réaction spirituelle : c’est ce qui le sanctifie.
La femme, malgré les désillusions de ses aïeules, ne veut pas encore savoir que l’amour masculin est un phénomène qui a une réaction brutale : c’est ce qui le condamne.
Pendant que chez la femme le fluide d’amour aspire à monter, chez l’homme il aspire à descendre. C’est sur cette différence que fut basée la grande lutte de sexes dans l’antiquité ; elle dure encore.
Faire luire sur cette question la lumière définitive de la science, c’est donner à l’humanité le moyen de sortir de l’état de malaise général que le malentendu sexuel a causé dans le monde. Il faut, une bonne fois, que chaque sexe sache comment l’autre aime et pense, afin d’éviter les heurts qui blessent l’amour-propre et finissent toujours par faire de deux amoureux deux ennemis irréconciliables.
Cordialement.
Yéti déporté dans le Benêtland –
Un autre bouquin de Clouscard qui peut introduire « Traité de l’Amour fou » et « La bête sauvage » etc… est « néo-fascisme et idéologie du désir », assez général et idées bien résumées. Partant de la critique de Deleuze et du freudo-marxisme.
On y retrouve :
La critique du gôôôchiste libidineux (« Capitalisme de la séduction ») grand apôtre shiteux du marché des ergastules d’utérus fournissant les godes-bébé aux riches bobos pédérastes, l’avant-garde chérie du néo-libéralisme, les défricheurs jouissifs du Marché.
L’évolution du capitalisme: libéral/d’état/néolibéral (« La bête sauvage »).
Un résumé de la généalogie de l’État: de l’amazonien aux mongols puis la féodalité. Plus court et suffisant (un chapitre) que le Engels, éclairant « Traité de l’amour fou ». Aussi de l’anti-passéisme écolo benêtisant (et voulu par Capital, le réchauffement climatique) de Deleuze.
Critique de l’idéalisme freudo-marxiste, notamment donc des bonobobos verts, qui vont à la pêche, à la chasse, font de la poterie …travaillent … par « loisirs » (la production est séduisante !), rideau de fumée réactionnaire utile aux Seigneurs. En relation avec l’idéalisme de Tristan et Iseult dans la forêt, la nécessité de l’évolution des mentalités pour l’État (et la production, donc venant de la science notamment) et la contre-réaction du système.
La subtilité entre réaction et conservatisme.
« L’immortalité fit la nécessité matérialiste et historique de l’Ordre cyborg. Aucune réaction barbue fou de Dieu, barbue fou de la Nature, barbue fou du Caddie, n’aurait pu faire rideau de fumée. Car à travers la bulle en verre érigée par l’ordre ancien dorénavant décadent, passe toujours Zardoz, le cavalier de l’Histoire, qui détruit les paradis imaginaires. » Feric Jaggar
Enderby –
Exemplaire neuf bien reçu. Un des trois derniers Clouscard qu’il me reste à lire, avec L’Etre et le Code & La Bête Sauvage. Couverture superbe (bravo à Maria Comak), lecture passionante et découverte de concept(s) inédit(s) en perspective ! Je reviendrai peut-être en toucher mot une fois lu, mais ce commentaire est avant tout destiné à remercier chaleureusement Kontre Kulture pour la qualité de leur travail d’édition et d’envoi.
Yéti déporté dans le Benêtland –
L’Être et le Code
est sa thèse, pas trop de références (tout petit peu sur Kant et Hüsserl). C’est la « théorisation » marxiste de ses autres bouquins (mais c’est le 1er je crois) donc plutôt lire les autres avant qui servent d’introduction.
Ce qui est marrant c’est que les considérations sur les personnages (le bouffon, le bandit, le barbare, le sorcier, etc …), certains qu’on trouve aussi dans Le Traité de l’Amour fou, peuvent se transcrire dans le présent….
Le retour à une féodalité (pour nous mondiale) demande une sauvegarde des âmes, l’écologisant droitdelhommisant serait parfait …
Des vidéo de Pagani expliquent les textes de Clouscard.
Au vu de la puissance du système capitaliste, seul un énorme pathos pourrait le renverser … Ça rend pas optimiste, mais bon, la décadence ses bons cotés avachis.
Un avis sur « Les chemins de la praxis » ?
« L’Être n’est pas le constituant mais le constitué: ce sont les rapports de classes qui le définissent. Il est dans et selon le politique: manifestation et expression. […]l’Être n’est pas la source mystérieuse: le noumène, la substance intangible que le politique ne peut que corrompre, et qui serait irréductible au savoir [connu seulement par l’intuition de Hüsserl et autre mysticismes]. L’hypostase Être et ses dérivés: nature, instinct [Nietzsche], chose en soi [Kant] etc … [âme, Dasein …] témoigne [juste] de la constante aliénation politique. »
‘L’Être et le Code’
Elan Foireaux –
LE LIVRE LE PLUS INTELLIGENT QUE J’AI PU LIRE !
Certes ce livre n’est pas des plus simples, ni des plus rapides à lire. Il demande une certaine concentration.
MAIS QUEL GÉNIE ! Michel Clouscard détruit méthodiquement l’idéologie romantique et romanesque grâce à la philosophie de la praxis.
Il faut aussi admettre que « Si la philosophie de la praxis peut atteindre cette conceptualisation de ineffable, c’est grâce au mythe » (p.269), en effet, c’est au travers du mythe féodal que cette conceptualisation de l’amour est rendue possible.
Ce mythe (reprit par l’Eglise) a parmi à l’occident de passer du Vieux Monde de l’endogamie polygamique, à la glorieuse civilisation hélléno-chrétienne occidentale porté par le passage à l’exogamie monogamique et à la famille à l’envers (ou famille élective).
L’auteur démontre aussi le lien entre l’amour et la politique, cette révolution accompagne le passage du Vieux Monde au Nouveau Monde, du clan et de la tribu, voir de l’empire, à l’Etat-nation à travers l’apparition des classes sociales.
L’amour cause de soi parvenu à l’universalité est devenu moteur de l’Histoire.
Ce livre est totalement d’actualité, au sens où le monde occidental actuel retourne vers ce Vieux Monde tribal et impérial où l’éros devient la norme : Destruction de la civilisation et par la même occasion recul ou stagnation du Progrès de l’Histoire.
D’ailleurs en lisant cet ouvrage vous comprendrez pourquoi Alain Soral se définit progressiste. Le pseudo progressisme du système n’étant que le conservatisme universel.
Pour conclure : lisez absolument ce livre (du moins l’acte I et II, l’acte III traitant davantage de la mort, mais ce n’est pas inintéressant).
Cet ouvrage ne peut que vous élever !
Le génie de Clouscard n’est pas à démontrer, l’Histoire lui rendra surement la place de grand philosophe qui lui est due, à juste titre.
Gilbert –
J’aurai une question concernant cette méthode que Clouscard utilise, la philosophie de la praxis.
Si j’ai bien compris, il explique que les limites de l’amour vécu à l’état de nature (épisode de la fuite dans la foret) opposé à là vie de cour, sont illustrées par le retour progressif à cette même cour du fait qu’ils se sont rendus compte que cet amour caché, transgressif et heurté par plusieurs obstacles, n’était en fait pas cet idéal que le couple Iseult/Tristan imaginait.
Les impératifs de survie, l’ennui et le caractère sauvage et impitoyable de la nature leur ont fait prendre conscience de leur intérêt (de classe) à retourner à la cour. Ils sont arrivés à cette fatalité justement de part leur escapade dans la foret et leur vie de couple « secret ». De là viendrait cet engendrement réciproque du politique et de l’affectivité qui symboliserait cette nouvelle société de classe et tout ce qui comporte (intrigues, donjuanisme, intérêts de classe etc.) comme intérêt pour Tristan et Iseult, mais aussi pour le roi Marc.
Du coup si j’ai bien compris, qu’est ce qui illustre cette philosophie de la praxis dans ce que j’ai voulu résumer ? J’ai pas très bien compris en quoi consiste cette méthode si quelqu’un pouvait m’éclairer.
Yéti déporté dans le Benêtland –
Vous avez parfaitement compris son exemple, de « matérialisme historique », le monde (structure, superstructure dans son jargon) forme la pensée humaine (c’est une définition du matérialisme) contre l’Idée forme le monde (définition de l’idéalisme). L’amour est une représentation du monde (phénomène) en évolution PAR l’Histoire: science et progrès, démographie, organisation sociale, guerres, etc … (définition de la phénoménologie).
Le désenchantement de l’amour dans la Nature pour un retour à l’amour dans la praxis historique (à la cour), illustre la vérité sociologique de ce matérialisme sur l’idéalisme.
Nietzsche a contré ce matérialisme en affirmant « l’Éternel Retour », le non-progrès dans une aliénation cyclique historique, la décadence génétique des esclaves, et la nécessité d’une classe de sur-hommes « idéalistes du Passé », pour que ces aristocrates, seuls, ne soient pas aliénés par le « consumérisme-machinisme-modernité-matérialisme », grâce à la domination du troupeau prolétariat chargé de l’indigne productivisme (conciliant ainsi pensée aristocratique grecque antique et matérialisme historique, théorie de l’aliénation de Marx).
Yéti déporté dans le Benêtland –
Il faut plutôt voir Tristan&Iseult comme un « roman de culture gramscienne », c’est à dire comme un « formatage de la représentation du monde RÉEL actuel (où du proche avenir) » dans le temps historique et son ingénierie sociale de la classe et pensée dominantes.
Le « vrai » mythe, au contraire, serait le propre de l’idéalisme, une pure histoire imaginée. Par ex le paradis des houris qui sert à conquérir un empire musulman … où le romantisme allemand du début du 19e qui devient le pangermanisme puis le 3e Reich. Le mythe est alors une arme de propagande pour renverser la culture en place. Le mythe est irrationnel et idéaliste, le roman est rationnel et matérialiste.
Dis moi ton honneur, je te dirais ton époque.
Trouve un nouvel honneur, et tu changes le monde.
Gilbert –
Merci pour l’éclaircissement, j’ai bien saisi le concept. Très profond.
Yéti déporté dans le Benêtland –
Un passage de ‘Critique de l’économie politique’ qui illustre le matérialisme historique par Marx:
« Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent dans des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine la conscience. »
Le matérialisme historique de Marx a contré par ex Stirner (« l’Unique », rigolo a lire ou à écouter en audio), le grand père de l’anarchie qui se fout de la gueule des communistes les traitant de chrétiens réincarnés… (« Digère l’hostie et tu seras délivré », les communistes voient le travail comme la messe du dimanche des chrétiens … tous adorateurs d’une idée à la con inventée…) Marx dit que l’économique/social de l’époque fait l’idée de l’époque et non l’inverse (« la pensée dominante est celle de la classe dominante »). Il n’y a pas de réalité dans une bataille d’idées tout le long de l’Histoire (comme l’imagine Stirner et toute la sainte famille des idéalistes allemands), mais que le réel, le matérialisme économique, démographique, la science etc …
Daesh est rationnel dans l’utilisation des réseau sociaux, révolutionnaire dans sa volonté de détruire le Passé, c.a.d révolutionnaire conservateur (modernité semblable au nazisme, qui puise un homme nouveau dans un passé idéalisé à retrouver), idéaliste absolu (suivre un livre), irrationnel (paradis), et comme la plupart des idéalismes, romantique mortifère (viva la muerta dans une odyssée grandiose romantique de martyrs). L’Idée forme le monde et l’homme.
Évidemment ça ne fait qu’amuser l’Esprit du Monde (le sens de l’Histoire de Hegel) des Seigneurs Capitalistes …. le tout puissant dieu Caddie qui règne sur le matérialisme historique actuel, le Grand Marché, et ses « sexes pousseurs décérébrés » de la divinité.
Le « Nietzsche, la destruction de la raison » de Lukacs est assez facile à lire.
Yéti déporté dans le Benêtland –
A propos du matérialisme et l’idéologie, toujours Marx (Critique du droit politique hégélien):
» […] la puissance matérielle ne peut être abattue que par la puissance matérielle, mais la théorie aussi, dès qu’elle s’empare des masses devient une puissance matérielle. La théorie est capable de s’emparer des masses dès qu’elle démontre ad hominem »
C’est à dire que l’idéologie devient efficiente, un matérialisme historique, quand elle s’adresse à l’homme lui même et son comportement avec ses contradictions (sa praxis, amour cas Tristan&Yseult). Lorsque l’idéologie devient téléologique (adapté au sens de l’Histoire), l’idéalisme peut devenir force matérialiste, et sa phénoménologie associée prend le dessus: L’amour féodal remplace l’amour tribal progressivement et le poète bobo collabo en devient même l’idéologue. Pour l’idéalisme allemand né en réaction aux Lumières françaises, Schelling/Fichte/Schopenhauer/Nietzsche, c’est à dire idéologie mythique CONTRE-révolutionnaire1789, anti-classe-dominante-bourgeoise-athée, ça a pris 1,5 siècle pour vaincre et culminer dans l’idée totale nazie suite aux circonstances matérielles qui s’y prêtaient parfaitement, le grand ressentiment du délitement de la nation allemande suite au traité de Versailles et son dépeçage.
Lénine dit à propos de l’idéologie que la situation révolutionnaire survient « quand ceux d’en haut ne peuvent plus et ceux d’en bas ne veulent plus » continuer à vivre de l’ancienne manière: La superstructure casse sous la poussée tellurique de la structure … La classe dominante cherchant évidemment le status quo. L’amazonien reçoit gratuitement des caisses de Coca, des sacs de farine, des revues pornos américaines et des gamelles en plastique chinoises (pour le benêt c’est des disques vinyles explique Clouscard dans le Capitalisme de la Séduction). Sa vision du Monde, sa loi, sa hiérarchie (son mode d’amour), sa superstructure sont obsolètes/décalées, alors une nouvelle idéologie (conforme à la nouvelle donne matérialiste) peut changer cette superstructure (la vision du Monde et son organisation sociale). Mais les bouleversements historiques ne sont pas de simples mécaniques socio-économiques prédéterminés et inévitables, nécessaires au développement productif par ex. Le subjectif y a toute son importance. L’amazonien peut décider de balancer le Coca à la rivière, où de continuer la chasse traditionnelle avec une canette vidée dans sa calebasse… Ne pas changer où juste adapter son être social, et conséquemment ne pas changer sa superstructure et son Être au Monde. Mais en général le benêt gobe tout, la verroterie pour indigène colonisé et l’idéologie libérale qui va avec.
Yéti déporté dans le Benêtland –
« Le réel comme corollaire de la praxis est la proposition la plus radicale du concept de praxis. Celle-ci ne saurait être réduite à un quelconque réalisme du temps et de l’espace. Le réel est une construction. Il n’a pas recours à une rationalité qui serait extérieure à la praxis et indépendante. Il est l’identification d’une durée qui naît du travail et d’une chronologie qui n’est autre que la mise en forme de la production. La praxis est mesure de toute chose. »
‘Les chemins de la praxis’ Clouscard
« Au sens propre, la dialectique est l’étude de la contradiction dans l’essence même des choses: les phénomènes ne sont pas les seuls à être transitoires, mouvants, fluides, séparés par des limites seulement conventionnelles, mais il en va de même pour l’essentialité des choses »
Lénine ‘Leçons d’histoire sur la philosophie de Hegel’
Yéti déporté au Benêtland. –
Le profane (comme moi) pouvait croire à priori la passion extrême complètement en dehors d’un contexte historique.
Le conditionnement sociétal (1er niveau), impliquant le mode d’amour, ses frustrations, la durée etc … évolue au fil des siècles, fonction de l’époque, donc existe un 2nd niveau. Clouscard décortique la logique matérialiste historique de cette évolution de la demande idéologique (du politique/économique) d’un type d’amour.
Pas d’amour fou, et d’amant dans le placard chez l’amazonien dit Clouscard. Pas de placard (le « superstructural » de la tribu est pas assez évolué …) et pas d’amant car tous les hommes connaissent toutes les femmes (« structural » de la tribu isolée dans la jungle), une par jour (durée), donc pas de névrosé non plus (psychique), donc pas de crime, donc pas de police, donc pas d’État (on reboucle les tenants et aboutissants), donc pas de carrière politique nécessaire … cool … et on dirait le Sud, et ça pouvait durer une éternité (durée « endogamique », reproduction à l’identique, Nomos hyper stable) avant que le colon foute la merde avec la séduction de la canette de Coca Cola… Donc pas d’évolution à étudier avant la naissance des classes de la féodalité, son mariage exogamique qui finira par les bébés gpa en cuves du Meilleur des Mondes …
La première époque d’un triptyque chronologique de l’amour, féodal, bourgeois (l’Être et le Code) et moderne (le Capitalisme de la Séduction, par contre dans celui là on y est …)
J’ai trouvé le bouquin quasi plus intéressant comme exemple d’application de la phénoménologie que par le sujet en lui même.
Lisez Préface et Postface AVANT les actes I II … plus didactiques, donc débroussaillent le jargon.
Yéti déporté au Benêtland. –
Dans « Le Capitalisme de la séduction » (plus facile et plus rigolo à lire), Clouscard, donnait déjà, parmi les mythes de la ploutocratie GlobalState, celui actuel du couple idéal : Un footballeur inculte, se tapant des putes, roulant en Ferrari avec une copine Top Model (je brode, il parle du médiatique et de ses groupies bavantes devant un passage télé, autre apologie du pognon et du potlatch pute/carrière). Les idées/modèles/mythes dominants sont ceux de la classe dominante, pour le mode de production/asservissement dominant (et futur), suivant Marx.
Dans « L’Amour Fou » Clouscard fait une étude de cas d’un mythe passé, celui du couple idéal féodal, Tristan et Yseult, exogamique monogamique mettant fin à celui du monde barbare primitif gentilice (endogamie dans la tribu mais hors de la gens, souvent mariage par groupe). Une nécessité historique de passage de la tribu à la féodalité (du sang à la terre). Le potlatch du vassal sacrifiant son amour pour le suzerain qui doit agrandir le royaume par accouplement. Le preux chevalier chaste lui épouse la bergère … (tous méprisent l’argent). Un abime par rapport au mythe du couple idéal actuel par le GlobalState : mariés gay (dont une barbue qui chante) qui peuvent acheter (cher), grâce au progrès mondialiste, leur petit noir dans une ergastule d’utérus nigérians.
Un bouquin à lire avant, pour qui ne connait pas le mariage gentilice et l’organisation primitive, pourrait être « Origine de la famille, de la propriété et de l’Etat », de Engels, qui parle du passage du communisme barbare aux grands propriétaires fonciers féodaux, justement lié à la destruction du mariage intra-tribal, du melting-potes des grandes invasions, la division du travail de l’ère marchande et des grandes propriétés romaines, la militarisation des tribus etc ….
Clouscard défend sa méthode, la phénoménologie, contre les autres méthodes de sociologie (éthnophilosophie à la Levi-Strauss, psychanalyse).
Le bouquin est plutôt technique sociologie, jargonneux sans plus … Un mythe, étude de cas focalisée, les tenants et aboutissants de l’histoire des trois personnages, niveaux sociologiques, politiques, économiques, dans le détails. Plus relaxant et général préférez « Le Capitalisme de la séduction » !
A la fin du bouquin vous aurez appris une cinquantaine de mots (apodictique, déréliction, subsumé …) avec lesquels vous pourrez crâner sur INterBENET, entre fesses-boucs amis, convivialité virtuelle nécessaire pour masquer l’individualisme consumérisme aliénant l’instinct grégaire humain.
Ersazt informatique que Clouscard avait prédit 20 ans avant le premier réseau social !