Nous sommes si habitués à l’idée que tous les événements majeurs de l’histoire mondiale ont une place chronologique précisément connue, que nous prenons cette chronologie comme une simple représentation du temps lui-même. En réalité, c’est une construction culturelle qui n’a été achevée qu’à la fin du XVIe siècle, en reliant des chroniques anciennes utilisant des systèmes de datation très différents. Comme d’autres normes européennes, elle s’est imposée au reste du monde à l’époque de la domination culturelle occidentale. Mais est-elle correcte ? Quelle confiance, en particulier, devons-nous accorder à la chronologie européenne acceptée de l’Antiquité romaine, de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, si le comput en Anno Domini n’était pas stabilisé avant le début du deuxième millénaire, et si elle repose sur des écrits ayant un objectif de propagande évident ? S’appuyant sur ses propres études en histoire médiévale, Laurent Guyénot souligne les failles, lacunes et incohérences de la chronologie communément admise du premier millénaire de notre ère et fournit des explications sur les distorsions qui s’y sont glissées. Il souligne la nécessité d’une révision critique, voire d’un changement de paradigme, et examine plusieurs théories alternatives, avec un accent particulier sur les analyses stratigraphiques du professeur Gunnar Heinsohn.
Laurent Guyénot est né en France en 1960. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (Paris), d’une maîtrise en études bibliques et d’un doctorat en histoire médiévale. Il est l’auteur d’une douzaine de livre, dont Du yahvisme au sionisme.
calyx –
Sans que je sois parvenu à me faire un avis définitif sur la question (l’auteur reconnaît lui-même que les différentes thèses qu’il explore sont, pour partie, mutuellement incompatibles), je trouve l’exercice intellectuel très stimulant, car il fait prendre conscience de la fragilité des sources documentaires qui fondent une grande partie de notre “mémoire collective”, en l’occurrence l’histoire, objet de toutes les manipulations possibles. Il y a peut-être chez les propagateurs de ces thèses des arrière-pensées inavouables, mais si l’on sait garder une bonne distance critique, c’est plus intelligemment divertissant que la moyenne !
Auberouge –
Ouvrage intéressant, la thèse est osée mais l’auteur est humble et présente les diverses théories et éléments, pas toujours concordant mais à dessein, pour étayer des lectures alternatives de ce qui nous semble être évident dans la chronologie officielle. Exercice de pensée profondément original, je recommande !
Michel –
Laurent Guyénot nous entraîne dans un voyage captivant à travers le Moyen Âge, explorant le mystérieux “bug de l’an mil”. Avec une plume élégante et érudite, Guyénot démystifie les légendes et les réalités de cette période fascinante. Ce livre est une lecture enrichissante pour les amateurs d’histoire médiévale, offrant des perspectives nouvelles et surprenantes sur une époque souvent méconnue. Une véritable plongée dans les arcanes du passé.
B1ville –
Les travaux et réflexions de Laurent Guyénot sur l’histoire ancienne se révèlent toujours passionnants mais viennent aussi bouleverser nos repères appris depuis l’école. Le point de vue de l’auteur peut vous laisser le vertige.
Agathe –
Laurent Guyénot se livre ici à un exercice délicat et nous offre une version remaniée de l’histoire.
C’est déconcertant au premier abord mais les arguments sont pertinents et nous invitent à remettre en question nos certitudes.