Francis Delaisi, né le 19 novembre 1873 à Bazouges (Mayenne) et mort le 22 juillet 1947 à Paris, est un écrivain, journaliste et économiste français.

Socialiste et collaborant au journal La Vie ouvrière, il est membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme et membre directeur du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes jusqu’en 1939.

De 1927 à 1932, il est secrétaire général de l’Union pan-européenne ; c’est un proche d’Aristide Briand et l’ami d’Anatole France. Il est de ceux qui pensent que l’Europe ne connaîtra une paix durable qu’avec une France et une Allemagne rapprochées, reposant sur le principe de « la liberté de chacun d’être ou non fasciste ou démocrate, antisémite ou philosémite », ce qui lui vaudra à la Libération d’être dénoncé comme collaborateur ; il bénéficiera d’un non-lieu.

Pourfendeur des « deux cents familles », il est déçu par le double jeu du régime de Vichy à l’égard des trusts, vend sa bibliothèque pour se procurer un peu d’argent, et quitte Paris en octobre 1941 pour se retirer chez sa sœur à Laval. C’est là qu’il écrira La Révolution européenne. Il s’agit d’une description du nouveau système monétaire qui avait été mis en place par les Allemands en 1933 et qui n’était plus fondé sur l’étalon-or ou le dollar, mais sur le capital-travail, afin de rendre l’économie allemande indépendante de tout le système spéculatif boursier des Anglo-Américains de Londres et de Wall-Street.