Chacun croit savoir ce qu’est le fascisme et ce qu’est un fasciste. Ces mots font partie des injures les plus usitées mais également les plus dévoyées : le fasciste serait cet être brutal, imbu de sa propre supériorité, prêt à tous les moyens de l’oppression – torture, délation, emprisonnement arbitraire – que nous décrit l’imaginaire collectif ; le fascisme serait le maintien, au besoin par la force et la coercition, de la domination du capital sur le travail, voire de l’homme blanc sur le reste du monde. Quel détournement de sens ! par ceux-là mêmes qui ont réussi à imposer le capitalisme triomphant en vendant aux peuples la « société des loisirs » et la liberté des libertaires, tout en les enfermant dans le chômage de masse, la peur de la pauvreté, la violence sous tous ses aspects et la surveillance généralisée permise par les nouvelles technologies. Il est donc bien temps de se poser la question de ce qu’est le fascisme et de ce qu’il n’est pas.
Après une analyse du fascisme premier – le fascisme italien qualifié ici de césarisme mussolinien – et de son évolution, l’auteur va décrire, dans leurs similitudes mais également dans leurs différences, les autres régimes qui y sont assimilés : le national-socialisme allemand, le régime de Vichy et le franquisme espagnol, assumant leur nécessité historique et leur grandeur, mais aussi leurs erreurs. Et il questionnera, après la déroute de ces régimes, leur prolongation : qu’est-il resté de leur esprit, s’est-il incarné vraiment dans les groupuscules néo-fascistes qui ont survécu ? Quelle influence a-t-il eue dans l’Égypte de Nasser, le Cuba de Castro ? Qu’est-ce qui fait l’essence même du fascisme, sa philosophie, sa vision de l’homme, de la nature et de leurs liens ? de la morale et de la liberté ? L’auteur tente ainsi de saisir le fondement de l’idéal fasciste, tentative d’un troisième ordre érigé contre les démocraties libérales et le communisme, et met en garde envers le faux fascisme, reconnaissable à ces signes : « Il emprisonne au nom des droits de la personne humaine et il prêche le progrès, mais il respecte les milliards et les banques sont avec lui. »
Maurice Bardèche (1907-1998) est un écrivain et biographe français, agrégé de lettres. Spécialiste du XIXe siècle, il enseigna à la Sorbonne et à l’université de Lille. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont le célèbre et visionnaire Nuremberg.
Darthez –
“Qu’est-ce que le fascisme ?” précède de 8 ans la parution de “Sparte et les Sudistes” que j’avais d’abord lu il y a quelques années. Il constitue une définition et une explication synthétique du fascisme. En somme un excellent résumé pour débuter une réflexion sur la question. Dans “Sparte et les Sudistes”, il prolonge l’analyse et présente en quelque sorte le fasciste comme un mélange de citoyen soldat à l’esprit antique d’un côté et du citoyen producteur attaché à une certaine éthique du travail et de la morale de l’autre.
Cette pensée de Bardèche est d’ailleurs en adéquation avec l’esprit du socialisme tel que le défendait Proudhon, Sorel ou Berth.
Petite suggestion à KK, si c’est possible de permettre une réduction spéciale pour les antiFa on ne sait jamais.
Maurice –
Maurice Bardèche est un écrivain fasciste, il le dit lui-même, le revendique, mais il n’en donne pas la définition galvaudée d’aujourd’hui. Pour lui il ne faut pas chercher à définir le fascisme selon les aspects extérieurs, selon les formes qu’il a pu prendre dans un lieu donné et en un temps donné. D’ailleurs il en critique même à posteriori certains aspects, qui n’étaient pas l’essentiel, et n’en garde pas tout, le côté totalitaire par exemple.
Dans sa définition le fascisme c’est surtout un esprit, une volonté de s’élever contre la médiocrité, une sorte d’esprit aristocratique antique, mais qu’on cherche à diffuser le plus possible dans la masse. Ça consiste pour une nation à puiser dans son génie propre, à trouver dans son passé, dans son âme profonde, de quoi se redresser. Pour les Allemands ça a été la germanité, la légion romaine pour les Italiens, pour les Japonais un esprit samouraï, pour nous Français ça pourrait être un néo-monarchisme inspiré de chevalerie ?
Une lecture passionnante mais attention, vous deviendrez sûrement fasciste ne le lisant 😉
Alex –
« Je suis un écrivain fasciste. On devrait me remercier de le reconnaître (…) ».
Ce sont sur ces mots que commence cet ouvrage : Qu’est-ce que le fascisme ?
Le terme de « fasciste » n’a probablement jamais été aussi détourné de son sens premier, par l’usure de décennies d’une utilisation plus qu’erronée de ce qui était à l’origine la promesse, il y a près d’un siècle, d’une troisième voie politique pour les peuples européens, au milieu du capitalisme libéral américain et du communisme soviétique.
Après une première partie qui revient aux racines du fascisme italien originel, l’auteur se questionnera sur la possibilité de qualifier le national socialisme allemand de fascisme germanique, de même que le franquisme en espagne de fasicsme espagnol, et son parti pris pour le fascisme bien compris laissera transparaître le regret que la France n’ait pas pu proposer au monde, à sa façon, un « fascisme à la française ».
Bien que Maurice Bardèche nous ait habitués à des ouvrages plus conséquents, c’est ici un livre qui se veut une étude synthétique de ce qu’est réellement le fascisme, condensée en environ 130 pages. Il se lit donc rapidement et se destinera à un public hétéroclite, allant du militant cherchant à aiguiser sa culture politique, au lecteur plus occasionnel cherchant à se faire une opinion sur le sujet sans avoir à avaler des milliers de pages d’auteurs plus académiques.
En résumé, cet ouvrage se doit de figurer dans la bibliothèque de toute personne pensant avoir une idée sur la question et est très probablement l’une des pièces maîtresses de l’œuvre de Maurice Bardèche, avec son magistral « Nuremberg », également disponible aux éditions KK.
Francis –
Maurice Bardèche offre une analyse claire et détaillée de ce qu’est le fascisme, en explorant ses origines, ses idéologies et ses manifestations à travers l’histoire. Avec rigueur et profondeur, Bardèche déconstruit les idées reçues et propose une compréhension nuancée de ce phénomène politique. Ce livre est une ressource précieuse pour les étudiants et les chercheurs en sciences politiques, ainsi que pour tous ceux qui cherchent à comprendre les complexités de cette idéologie controversée. Une étude essentielle et éclairante.
Tom de Lyon –
Voici-là des vérités interdites et des éclairages cruciaux, que nous apporte cet écrit si courageux de Maurice Bardèche.
Indispensable. Merci KK pour cette réédition.
jean seb –
Dans notre époque de grande confusion politique, ne sachant plus discerner les tendances lourdes, Kontre Kulture nous propose de nous instruire, grâce à l’esprit de Maurice Bardèche, sur l’un des plus grands mouvements politiques du siècle dernier.
Cette réédition est parfaite pour comprendre le fascisme théorique et pratique. Que l’on soit ennemi ou partisan du Fascisme, il faut absolument lire cette edition KK, qui donne toutes les clés de compréhension.
Adrien –
Excellent petit livre aussi bien structuré qu’agréable à lire, qui offre toutes les facettes de cette idéologie.
Utile à lire que l’on soit d’accord ou pas, et pouvant tout à faire servir de cadeau.
Julien –
Livre révolutionnaire au vu de notre époque ! Et que dire de Bardèche ! On comprend mieux ce mépris de nos ploutocraties pour le concept de fascisme ! Je recommande !
Antony MATHIEU –
Seul un grand esprit aurait pu écrire ce livre, et c’est ce qu’est Maurice Bardèche! Un ouvrage qui devrait être enseigner à l’école, ou tout du moins jeter à la figure des figures anti-fasciste d’aujourd’hui!
hugo.chombart94 –
Un livre de combat qui traite du seul combat révolutionnaire cohérent : le fascisme !
Bardèche a compris comme Mussolini avant lui que seule la Nation était en mesure de transcender la lutte des classes.
Seule la Nation est en capacité de lutter contre le capitalisme triomphant et l’anesthésie générale du monde moderne.
Être fasciste, c’est être un héros au quotidien !
Blanqui42 –
Mussolini était de formation anarchiste, pour la cause ouvrière, fauteur de grève dont il a organisé sa première à 18 ans, lecteur de l’anarchiste Kropotkine. Vous n’avez pas appris ça à l’école ? Moi non plus !
Si le paradoxe français de Epstein (le philosophe, pas le proxénète d’enfant) a rétabli l’implication d’une certaine gauche (d’élite !) sur la drôle de guerre et la Révolution nationale de Pétain, Qu’est-ce que le fascisme ? de Bardèche est tout aussi fondamental concernant l’Italie.
Le conflit entre Mussolini et Gramsci qui est toujours présenté comme un combat extrême droite contre extrême gauche s’avère en définitive être un conflit entre deux visions différentes du socialisme.
Livre de réinformation qui permet d’appréhender la véritable complexité de l’histoire (que nos élites simplifient à outrance pour nous aliéner) qu’est-ce que le fascisme permettra de titiller les Jean Gauchistes Marxistes en plus de comprendre par quels événements le fascisme a trahi sa doctrine socialiste d’avant garde pour une triste doctrine réactionnaire…
Une brique –
Un ouvrage d’une grande qualité intellectuelle puisque son objet est de tiré les leçons des expériences fascistes et d’en tirer une doctrine viable, saine, modeste et réaliste tout en démystifiant le fascisme en tant que système d’oppression des peuples.
Un ouvrage à lire si vous souhaitez comprendre en profondeur la différence des systèmes politiques et leurs vertus, ainsi que leurs tares.
Ratov –
Un court essai avec une rigueur historique et une ambiance anticonformiste agréable
Friends –
Reçu rapidement et en bon état
Odin –
Un ouvrage extrêmement qualitatif autant sur le fond que sur la forme. Maurice Bardèche synthétise avec excellence et objectivité ce qu’est le fascisme véritable.
Très bon choix de réédition de Kontre Kulture. A lire absolument !