Attiré vers son pôle inférieur, ou pôle substantiel, dont la seule propriété qualitative est la quantité, le cycle de l’humanité poursuit un mouvement descendant. À l’autre extrémité, le pôle lumineux, ou pôle essentiel donnant naissance aux formes à partir de la substance primordiale, et dont la propriété est purement qualitative, s’obscurcit. Ainsi, cette chute signe-t-elle l’avènement du règne de la quantité et la fin du cycle. Mais cette fin n’est pas la fin du monde, seulement la fin d’un monde, celui de l’humanisme, compris comme la négation de toute dimension supra-humaine, de la matérialisation de toutes les activités, du triomphe de l’individualisme, de la consécration du domaine économique et de l’industrie au détriment des métiers traditionnels et de l’artisanat.
Nous sommes maintenant dans la dernière phase du cycle de l’humanité, celle du Kali Yuga, âge sombre caractérisé par l’uniformisation des modes de vie, par un nivellement vers le bas, une dégradation de l’environnement et la détestation de tout secret. Le temps s’accélère, les événements se précipitent ; l’espace, par le rapetissement des distances qui se parcourent de plus en plus facilement, se contracte. Mais après l’ère de la solidification par la quantité, vient celle de la dissolution qui laisse entrer les forces démoniaques. S’emparant du monde, elles donneront l’illusion d’un retour aux anciennes traditions spirituelles ; on reviendra de l’égalitarisme à la hiérarchie, mais ce sera une hiérarchie inversée, celle de la « grande parodie » qui verra le triomphe apparent et temporaire de l’Antéchrist. Puis ce sera enfin le retour de la Tradition et l’avènement d’un nouvel Âge d’or.
René Guénon (1886-1951) est un intellectuel et auteur français qui s’initia à différentes spiritualités : après une brève fréquentation des cercles occultistes et une initiation à la franc-maçonnerie, il trouvera l’essentiel de sa doctrine chez des maîtres hindous, avant de se convertir au soufisme. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont Orient et Occident, Le Roi du monde et La Crise du monde moderne.
Legatus Romanus –
Un ouvrage flamboyant sur notre fin des temps.
René Guénon est un auteur superbe pour appréhender la décadence moderne.
Ses développements conceptuels profonds et fulgurants nous font prendre la mesure du Kali Yuga, moment paroxystique de fin de cycle.
Ce livre est un chef d’œuvre, une oeuvre majeure qui cultivera les plus beaux esprits.
pierrearthurboye –
Ouvrage indispensable pour ceux qui sont arrivés à la « Tradition » par Evola. Beaucoup d’aspects sont vue d’une manière plus « classique » pour un français, en suivant un schéma qui se rattache d’avantage à notre monde Chrétien. Style dense et profond, plus « brahmanique » que celui d’un Evola, lui « kshatriyatique » et créatif. Les deux sont à lire.
wil –
René Guénon,
complexe! Aussi bien dans le style d’écriture rébarbatif et complexifiant que par la justesse du propos sur l’analyse de la société où la quantité règne au dépend de la qualité. Ouvrage qui nous emmène vers la Tradition primordiale sans énoncer le pendant occultiste.
Antony MATHIEU –
Un ouvrage d’une incroyable profondeur. Une lecture limpide, froide, de la lutte du monde de la Tradition contre l’implacable mouvement du monde moderne. A mettre en parallèle avec Julius Evola – Révolte contre le monde moderne.
SebR –
Bien loin de toute considération politique ou historique, Guénon décrit notre époque à travers le prisme de la métaphysique.
Il y démontre comment un éloignement de ce qu’il nomme la Tradition, ne peut qu’avoir comme conséquence ce que nous vivons aujourd’hui.
Attention, le livre est un peu technique et va plus loin que ce qu’il développe ailleurs. Pour ne pas vous heurter à un mur, je recommande de lire d’abord au minimum « La crise du monde moderne », et si possible « Orient et Occident » et « Autorité spirituelle et pouvoir temporel ».
Merci Kontre Kulture, ce chef-d’oeuvre méritait largement une réédition !
pablo.legoff33 –
Un livre formidable m’ayant ouvert les yeux sur l’importance de la philosophie comme recul sur le monde et outil de compréhension.
Il permet de saisir toute la limite de la pensée matérialiste et d’appréhender ce qui est de l’ordre de l’invisible et de l’intangible, par une succession de bon-sens.
Etant un lecteur du dimanche, je mets toutefois en garde sur la difficulté de ce livre qui n’est pas à offrir à n’importe qui et demande un investissement en temps ainsi que de nombreuses relectures.
Remi –
Livraison impeccable, magnifique réédition, reçue en parfait état. Comme d’habitude. Pas encore lu mais c’est déjà ça ! Ma bibliothèque commence à avoir une belle tronche.
Vincent –
Livre de référence qu’Alain Soral a d’ailleurs souvent cité.
Les chapitres qui concernent la subversion sont essentiels aujourd’hui pour remettre à leur place les mouvements spirituels et politiques qui se réclament d’un retour aux origines alors qu’ils n’en sont que le renversement. La phase qui suit celle de la solidification (du matérialisme, de l’athéisme, de l’antitradition, etc.) est celle de la dissolution (des faux nationalismes, de la contre-tradition, des religions dévoyées et subverties, etc.). C’est cette phase qui est proprement celle de Satan, où tout est inversé.
Livre essentiel, donc, pour voir les pièges du monde moderne, dans lesquels les meilleurs critiques de la phase de solidification vont tomber : national-sionisme, zemmourisme, trans-humanisme, virilisme, new age.
tkovacs –
Une sorte de généalogie de l’intellectualité occidentale à la lumière de la métaphysique (au sens de métaphysique traditionnelle ou « orientale » en usant cette qualificatif employé par Guénon). A mon sens, au moins « La crise du monde moderne » devra être lu au préalable, pour s’imprégner des fondements de la logique déployée.
Il y a des lumières éblouissantes par moment, notamment où il s’agit d’approcher du sujet de la « fin des temps » et son moteur…
Le livre de Guénon, qui donne le plus d’éléments à la compréhension véritable de l’évolution actuelle de notre cycle.
Les conclusions nécessitent certainement du courage intellectuel et l’amour inconditionnel de la Vérité. (A défaut de pouvoir l’appréhender dans son intégralité…)
Afin de respecter l’auteur et de rester fidèle à l’intégrité de son message, il conviendrait de corriger dans la description ceci:
Il s’est converti à l’Islam et non pas au soufisme, qui en est une sorte d’approfondissement initiatique, tout en restant entouré par la tradition exotérique au sein de laquelle il vit.
Cela devient même critique, si l’on considère l’instrumentalisation dont est l’objet du soufisme aujourd’hui, notamment par le truchement des « soufis » mainstream par ailleurs siono-compatibles, comme Idriss Aberkane qui se définit ainsi (un autre poulain d’Attali) et bien d’autres, qui s’évertuent d’isoler une sorte de religion d’élite de l’Islam en opposition indirecte et sournois à celui-ci.