La religion est la forme spéciale qu’a prise la spiritualité dans l’Occident moderne. Toutefois, l’autorité religieuse n’est pas nécessairement une autorité spirituelle à proprement parler. La civilisation moderne, qui privilégie l’action à la connaissance, le mouvant au stable, confond autorité et pouvoir. Le pouvoir, seule forme de supériorité qu’elle reconnait est basé sur la force, la puissance matérielle, manifestée extérieurement. Les modernes ne s’agenouillent que devant les canons ou les pièces de monnaie. L’autorité au contraire s’affirme par elle-même, sans démonstration de force. Elle est intérieure, invisible, sans appui sensible ; et elle est suivie par un élan intérieur de la part des sujets qui ressentent intuitivement le bien et le bénéfice naturel qu’ils auraient à suivre la loi de cette autorité légitime.
L’autorité ainsi comprise est la garante d’un ordre social stable, harmonieux, peuplé de personnalités épanouies. C’est ainsi que Guénon nous fait comprendre le sens profond des castes, que l’on a tendance à comprendre que comme un ordre social hiérarchique fermé et oppressant pour l’individu. Au contraire, dans leur sens profond, les castes sont une extériorisation de la nature profonde et individuelle d’un être humain. Son intégration à la « caste » qui lui correspond n’est que la tendance à aller vers ce à quoi il est « qualifié » naturellement : travail physique, artisanal, artistique, spéculatif, guerrier, politique. Guénon nous appelle à nous chercher et accepter notre propre nature, et y voit une forme de guérison au mal moderne qui identifie le progrès avec la surmultiplication des choix, que ce soit dans les études, le travail, les relations ou la consommation et qui n’est en fait qu’un éparpillement de la puissance d’un individu.
NickDraaa65 –
Son meilleur livre avec les états multiple de l’être
MeV –
Une lecture pouvant être difficile, mais qui délimite les notions d’esotérisme et d’exotérisme
SushiI –
La Tradition est à la base de bien des concepts