Le chant dans la fournaise – De la nécessaire insoumission chrétienne face aux nouvelles théologies
À Babylone, le roi Nabuchodonosor fit construire à sa propre effigie une statue en or afin que le peuple se prosterne devant elle. Trois jeunes juifs refusèrent et furent jetés dans la fournaise. Léchés par des flammes qui ne les brûlaient pas, ils chantaient à la gloire de Dieu.
Aujourd’hui, c’est l’Homme qui est divinisé, l’Homme et ses Droits, l’Homme et son droit, sur son corps et celui des autres, sur la vie et la mort des enfants à naître, bientôt sur celle des vieux et des malades. L’Homme qui se veut son propre créateur, qui affirme la prédominance, non pas de l’esprit, mais de la volonté, de sa volonté, de son psychisme, sur une nature qu’il affirme pourtant tout entière faite de matière ; l’Homme qui, réalisant le vœu de Lucifer, veut se hisser à la place de Dieu. Celui qui refuse cette déification de l’homme, qui est irréligieux envers ces nouvelles théologies est un blasphémateur. Comme les jeunes juifs de Babylone, il sera jeté dans la fournaise : fournaise médiatique, judiciaire ou simplement sociale. Il sera mis à l’écart, soupçonné, vilipendé ; par mille moyens on tentera de le faire taire, d’arracher ses propres enfants à son influence, à leurs « déterminismes familiaux » selon une expression devenue célèbre ; dans un monde de « tolérance », on ne respectera rien de ce qui lui est sacré.
Le « mariage pour tous » a eu l’effet d’un électrochoc : les catholiques se sont réveillés et n’ont plus peur. L'insoumission dont on les accuse est leur honneur et le signe de leur foi. Cette foi qui, aujourd’hui plus que jamais tant le péril est grand, leur donnera la force de chanter dans la fournaise : « Rendez grâce au Seigneur… »
Né en 1983, catholique, marié, Antoine Martin est diplômé de l’École Nationale Supérieure de Lyon et agrégé de Lettres classiques. Il enseigne actuellement le latin, le grec et le français dans un lycée public.