Il est des mots que l'on n'ose plus prononcer tant ils ont été galvaudés, dévoyés, manipulés, torturés pour finalement être vidés de leur sens et agités comme de vulgaires slogans publicitaires ou de piteux cache-sexe.
C'est le cas de ” jeunesse “, terme martyr utilisé pour qualifier tantôt les hordes de banlieusards déculturés, tantôt les zombies toxicomanes sous perfusion de stupéfiants ou de divertissements technologiques. Mais, malgré ces dérives, il reste un mot trop magnifique, trop fondamental et grandiose pour être abandonné et c'est le grand mérite de Julien Langella que de le brandir à nouveau et tenter de le remettre à la place qu'il mérite : la première.
Car dans un monde épuisé, croulant sous le poids des forfaits et des trahisons d'une gérontocratie sénile et veule, seule l'étincelle de la jeunesse peut déclencher le grand incendie révolutionnaire qui est devenu un impératif de survie.
Une jeunesse qui est avant tout une disposition du cœur et de l'âme, encore plus qu'une date de naissance, et que l'on pourrait définir comme le contraire de la bourgeoisie.
Est jeune celui qui n'a pas été atteint, et donc souillé, par l'esprit bourgeois.
Ancien cadre identitaire, activiste catholique, Julien Langella nous propose ici, notamment au travers d'une passionnante évocation historique, un ouvrage de combat et d'espoir.
Plus qu'un livre, un appel.
Un appel à reprendre notre destin en mains, à réinvestir l'espace public, le cœur de la Cité, à refuser de continuer à être ” représentés ” par les domestiques de l'oligarchie, à reconquérir nos vies, à balayer nos peurs et à redevenir maîtres d'un avenir qui ne doit plus être une simple et morne fatalité.