En 1926, Joseph Goebbels, alors chef du NSDAP de la Ruhr, région industrielle où le parti s’est bien implanté, est envoyé à Berlin pour y prendre la direction de la section berlinoise.
Mais Berlin n’est pas la Ruhr ! C’est une ville d’une « agilité spirituelle sans égale », où chaque jour les journaux « crachent le poison cosmopolite à des millions d’exemplaires » ; la ville, prise entre les marxistes – jouant le rôle des antifas actuels – et les bourgeois sociaux-démocrates au pouvoir, est difficile à investir pour les nationaux-socialistes. Mais surtout, le mouvement berlinois, tiraillé par des divisions internes, est au bord de l’implosion : deux groupes s’opposent « dans une hostilité acharnée » et la scission semble inévitable. Devant l’impossibilité d’en exclure l’un au profit de l’autre, il faut imposer à tous un troisième homme, et Joseph Goebbels est choisi pour cette difficile mission.
Récit historique, Combat pour Berlin est avant tout un guide du militant, car on y retrouve, sur toute l’année que dura cette conquête, tous les ingrédients, en plus violents, que peuvent connaître aujourd’hui encore bien des mouvements : procès inéquitables, condamnations, diffamations, menaces de toute sorte, interdiction du parti et de son journal – Der Angriff – inversion accusatoire, agressions physiques dans la rue qui iront jusqu’au meurtre de plusieurs militants, sans que jamais ne s’en émeuvent les journaux « démocratiques » de la presse bien-pensante. De plus, « celui qui se proclamait alors des nôtres ne devait pas seulement faire face au terrorisme de la violence, il lui fallait aussi souffrir, jour après jour, dans les bureaux et les ateliers, le dédain glacial et le mépris souriant d’une masse indifférente, pleine d’une présomptueuse arrogance », se rappelle le chef d’une formation qui pourtant, moins d’un an après son arrivée à Berlin, y emporta l’adhésion des masses populaires.
Né en 1897 en Rhénanie, Joseph Goebbels, titulaire d’un doctorat en philologie classique, débuta dans le journalisme et, peu après son entrée en 1924 au NSDAP, y fut chargé d’écrire des articles et discours. Se révélant excellent orateur, il sera l’un des premiers députés du parti à entrer au Reichstag en 1928. Nommé ministre à l’Éducation du peuple et à la propagande en 1933, il se suicidera le 1er mai 1945 dans le Bunker avec son épouse, après avoir empoisonné leurs six enfants.
Trentenaire intéressé à (renouveler) la politique de ma région, je suis en quête d’ouvrages afin de continuer à former mon opinion et afin de mettre la main sur des idées / astuces applicables.
Globalement, j’ai trouvé quelques bonnes idées, encore applicables de nos jours et le ressentis de personnes de mon âge il y a près de 100 ans est très intéressant / enrichissant.
Toutefois, j’avoue être déçu par le caractère répétitif de passablement d’émotions vécues par l’écrivain. Avec une trentaine de pages de moins, le contenu aurait été tout aussi intéressant et percutant, en supprimant certaines répétitions qui soulignent encore et encore des émotions vécues, pourtant faciles à cerner.
Pour terminer, j’ignore qui a fait la traduction mais elle est de très bonne qualité.
Voilà, au plaisir de lire d’autres ouvrages sur KK.
Bonne continuation.