Parmi les derniers livres que nous avons présentés, il se trouve celui de Carmen Daudet, J’apprends mieux à la maison (Kontre Kulture). Un véritable livre revigorant, pour sortir nos enfants du marasme dans lequel les plonge l’Éducation nationale aujourd’hui. Car il est évident que ce qui se joue dans l’instruction et dans l’éducation, c’est l’avenir de nos enfants, et plus globalement, l’avenir de notre société européenne.
C’est donc sans doute ce qu’il y a de plus fondamental à prendre en compte aujourd’hui (et d’ailleurs, l’Éducation nationale, qui forme des futurs consommateurs « citoyens » avec de moins en moins de culture générale et de capacités de réflexion, ne s’y trompe pas).
Pour parler plus en profondeur de ce livre et du malaise qui s’empare de plus en plus de parents désireux de ne pas voir leurs enfants sombrer avec le Titanic Éducation nationale, nous avons interrogé cette mère de famille dont le livre vaut réellement que l’on s’y attarde (à commander ici).
Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Carmen Daudet : Je suis mariée et mère de famille, j’ai 34 ans ; lorsque j’ai écrit mon guide j’avais deux enfants de 1 et 5 ans, et j’habitais dans une grande ville. J’avais derrière moi une expérience de 10 ans en tant que professionnelle de l’enfance. J’ai interrompu mon activité pendant un an, pour pouvoir garder mes deux enfants ; cela a impliqué la déscolarisation de mon fils aîné, en âge de rentrer en grande section de maternelle.
Depuis, ma progéniture a grandi, nous avons déménagé à la campagne, et inscrit nos enfants à l’école du village.
Ce choix a été motivé par des raisons avant tout économiques, mais pas uniquement : mon mari et moi-même estimions que notre fils était arrivé à l’âge où le besoin de vivre auprès de sa famille cède le pas au besoin de se construire un réseau social, ce qui passe – surtout à la campagne – essentiellement par la cour de récréation. Quant à notre fille cadette, elle n’est scolarisée qu’à temps partiel, nous bénéficions pour le moment de la bienveillance de l’inspecteur académique qui veut bien fermer les yeux sur ce manquement à la nouvelle loi baptisée pour une école de la confiance…
Breizh-info.com : Pourquoi avoir décidé d’écrire ce livre ?
Carmen Daudet : Ce guide est né d’un besoin de partage et de transmission ; j’ai pu, lorsque j’ai déscolarisé mon fils, mettre en pratique mes convictions idéologiques et cette expérience de l’école à la maison a été si positive que j’ai ressenti un besoin débordant d’encourager à ma manière ceux qui voudraient prendre le même chemin en réconciliant leur pensée et leur action – ne serait-ce que pour quelques mois. Mais ce livre est aussi le fruit de mon expérience professionnelle, qui m’apporte il me semble une légitimité supplémentaire à l’heure de guider les parents.
Breizh-info.com : Quel regard portez-vous sur l’Éducation nationale à l’heure actuelle ? On lit dans votre livre quelques témoignages assez sidérants sur la façon d’enseigner aujourd’hui…
Carmen Daudet : L’Éducation nationale nous évoque à tous, je crois, la même image d’un bateau à la dérive, voire carrément du Titanic. Bien sûr, j’ai volontairement sélectionné des exemples forts, pour interpeller mes lecteurs sur un aspect de la réalité, afin que la scolarisation ne leur apparaisse plus comme la solution unique, évidente, et forcément acceptable.
Je voulais insister sur le fait qu’il existe d’autres modes d’instruction, tout aussi valables, et souvent mieux adaptés aux petits enfants. En effet, l’Éducation nationale met en souffrance, à dessein, les élèves comme leurs enseignants ; les conditions d’accueil, notamment en maternelle, permettent rarement de prendre en compte les besoins physiologiques et affectifs des enfants, qui subissent en outre un embrigadement précoce censé lutter contre les stéréotypes et fabriquer de futurs citoyens ouverts d’esprit. Beaucoup d’enseignants dispense cette propagande d’État sans réaliser qu’ils œuvrent a la déstructuration de l’enfant, préambule à son asservissement consenti au Nouvel Ordre Mondial ; il faut cependant pondérer notre jugement et reconnaître aux professeurs une certaine dose de dévouement qui confine parfois au sacerdoce, qualité qui malheureusement ne peut en aucun cas compenser le manque de moyens ; faire l’autruche s’avère avant tout, pour ce corps de métier, un moyen plus ou moins efficace de survivre à des conditions de travail particulièrement difficiles (classes surchargées, formation lacunaire, inclusion d’élèves avec toutes sortes de difficultés, du handicap au trouble du comportement, violence, etc.).
Breizh-info.com : Pourquoi vous êtes-vous focalisée sur l’instruction de 3 à 6 ans ? Doit-on s’attendre à une suite pour d’autres âges ?
Carmen Daudet : Cette tranche d’âge correspond aux enfants scolarisés en maternelle. C’est une période de l’enfance que je connais particulièrement bien, par ma vie familiale autant que professionnelle.
J’ai choisi de faire débuter mon guide à l’âge où commence l’instruction, car je considère qu’avant 3 ans, il s’agit davantage de ce que l’on appelle l’éveil – même si, bien sûr, cet éveil se poursuit au-delà de trois ans.
Entre 3 et 6 ans l’enfant apprend en explorant son environnement immédiat : ses premières relations sociales se structurent au sein de sa famille, il découvre son corps, ses sens sont le principal vecteur d’apprentissage.
Comme je l’explique dans mon guide, après 6 ans commence l’âge de raison : les processus d’apprentissage évoluent car l’enfant mûrit, il est davantage apte à se tourner vers l’extérieur, à développer des relations sociales extra-familiales, et à apprendre sans forcément passer par le jeu et les sens.
Un tome II ? Pourquoi pas, mon fils ne serait pas contre vivre de nouveau l’école à la maison…
Breizh-info.com : Beaucoup de parents aimeraient enlever leurs enfants de l’école pour faire l’école à la maison, mais n’y parviennent pas (travail, emploi, contraintes diverses). Qu’avez-vous à leur dire ?
Carmen Daudet : Hélas, bien souvent, la prise de conscience ne suffit pas à s’affranchir, et de basses contraintes matérielles empêchent beaucoup de parents de pouvoir résister sur tous les fronts. Il est cependant indéniable que des parents entrés dans un processus de réflexion et de remise en question de l’Éducation nationale seront, par leur vigilance et leur refus de la bien-pensance, mieux à même de protéger leurs enfants, et de leur inculquer un esprit critique libérateur et une instruction solide, de qualité. D’ailleurs, les conseils dispensés dans mon guide peuvent tout à fait être mis en pratique auprès d’enfants scolarisés, lors de moments passés en famille.
Breizh-info.com : Tous les parents sont-ils vraiment capables de faire l’instruction en famille ? La pédagogie, ça s’apprend non ?
Carmen Daudet : En effet, même si, pour de jeunes enfants c’est avant tout l’intuition qui indique aux parents la marche à suivre, il leur faut également des notions de pédagogie, de psychologie et même de physiologie infantile : savoir ce que l’on peut ou non attendre de son enfant en fonction de son âge, lui apprendre à bien positionner ses doigts sur un crayon, choisir des jeux adaptés, etc. Ces connaissances sont indispensables pour éviter certaines erreurs qui pourraient être préjudiciables à l’enfant. Mon guide est conçu comme un outil concis et pratique, afin d’épauler les parents désireux de se lancer mais qui se sentiraient un peu désarmés.
Breizh-info.com : À travers le délitement de l’Éducation nationale, n’est-ce pas le risque de voir l’émergence d’une société individualiste et barbare que prennent (sciemment ou pas ?) nos dirigeants ? Que faire, demain ?
Carmen Daudet : Je suis convaincue que la mise à mort du système de l’Éducation publique a été sciemment organisée : non seulement cela permet d’abrutir les masses, de garantir le cloisonnement entre les différentes classes sociales et de fabriquer des électeurs serviles et consentants, mais, de surcroît, cet assassinat de l’école est une aubaine pour développer le marché de l’instruction (payante). Je n’ai pas la prétention de connaître la solution à ce problème, je reste néanmoins optimiste – pour paraphraser Hervé Ryssen : il faut beaucoup d’efforts pour maintenir les masses dans la torpeur, mais il suffit d’un livre, d’un échange pour que le moindre individu bascule définitivement du côté de la vérité.
J’ai moi-même beaucoup cheminé avant d’en arriver à comprendre certaines réalités qui m’étaient auparavant totalement opaques et me rendaient le monde effrayant. Il m’a suffit de tirer le fil, la bobine s’est déroulée. Je suis infiniment reconnaissante à Alain Soral d’avoir éclairé ma lanterne, puis de m’avoir permis, en m’éditant, d’éclairer à mon tour, à ma très modeste échelle, mes lecteurs.
J’en profite également pour vous remercier de m’avoir donné voix au chapitre.
Propos recueillis par YV
[cc] Breizh-info.com, 2019, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V
Je suis sceptique quant à l’école à la maison sauf nécessité (école bien trop loin ou le fait d’avoir uniquement des établissements scolaires poubelle à disposition). Je pense que l’école peut être une très bonne chose à conditions que n’y règne pas la loi de la jungle et que l’enseignement soit de qualité.
L’école avant 5 ans, autrement dit l’école maternelle ne me parait pas indispensable non plus. Je fais partie de la dernière tranche d’âge à avoir bénéficié de mamans au foyer en grande majorité. Je suis allée à l’école qu’à 5 ans. D’autres même à 6 ans. On ne s’en porte pas plus mal. Ce que les enseignants appellent « éveil » était fait naturellement à la maison. Pour l’instruction à partir de 6 ans, c’est bien entendu autre chose qui sont l’affaire de professionnels.
Rééducation post-national. Voilà pourquoi le système éducatif est à la dérive.
A mort l education national avec leur emploie du temps nul et leur programme nul
Le niveau baisse du fait de l’immigration . Comment intéresser un Malien à l’histoire de Louis 14 (le code noir) ou à celle de Napoléon (rétablissement de l’esclavage) . L’histoire « blanche » est massacrée au profit d’une « histoire » multiculturelle hostile aux Blancs . Afin que les issus de l’immigration ne soit pas complètement largués, on abaisse le niveau des exigences . C’est une catastrophe nationale . Ma fille vient d’obtenir un master de muséologie (noté 16 et félicitations du jury) avec un texte truffé de fautes d’orthographe et de langue . Impensable il y a une trentaine d’années . Sa directrice d’études lui a conseillé de passer l’agreg « avec le niveau actuel ça ne sera pas difficile »…
Dommage de réfléchir comme ça… Je suis prof et il se passe tellement de choses super dans les classes et apprendre à vivre ensemble est un bel enjeu. Tout n’est pas parfait évidemment mais on nous laisse la liberté d’innover , d’expérimenter… lorsqu’on enlève ses enfants de l’école c’est le délitement d’une société qu’on prépare je trouve.
Chère lectrice,
Merci de donner votre point de vue, et d’enrichir le débat ; permettez-moi cette remarque : votre phrase, si elle était tournée à l’envers, n’en serait pas moins juste car c’est le délitement de la société qui fait que l’on retire ses enfants de l’école ; d’ailleurs, les enseignants ne sont pas les derniers à inscrire leurs enfants dans des écoles « alternatives » … L’expérimentation est un luxe pour les prof qui jouissent -mais jusqu’à quand ? – d’une grande liberté au sein de leur classe. Mais c’est à double tranchant, et au nom de l’expérimentation on a vu naitre la méthode globale, la pédagogie libertaire (école de Summer Hill) , etc. Toutes ces expériences n’ont pas été heureuses ni concluantes, et la liberté que vous évoquez me semble coûter bien cher à ces enfants qui, tels des cobayes, en font les frais…
Pas grave. Aujourd’hui, même l’Education Nationale fait de la pub pour Soral dans son manuel Histoire Géo de 1ère !