Le 20 novembre 1945 s’ouvrait en Allemagne le procès de Nuremberg. Il n’avait pas suffi aux vainqueurs de vaincre par les armes, il leur fallait aussi vaincre par le droit. À la fin de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles, en faisant des ennemis d’hier les oppresseurs économiques de l’Allemagne, avait permis à son peuple de se souder, de retrouver le chemin de la fierté en retrouvant celui de la prospérité, grâce à un système qui échappait aussi bien aux spéculateurs de Wall Street qu’au dirigisme soviétique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne fallait pas refaire cette erreur : il fallait en finir avec ce peuple qui menaçait les visées hégémoniques des uns et des autres sur l’Europe. Il fallait l’avilir, lui donner pour longtemps la haine et la honte d’être lui-même. Alors les vainqueurs sont devenus les porte-parole de la Conscience universelle.
Mais ce que peu de monde a compris, hier comme encore aujourd’hui, c’est que ce ne sont pas seulement les Allemands qui ont subi les conséquences de Nuremberg, c’est nous tous qui avons été dépossédés : « Nous vivions jusqu’ici dans un univers solide […] Tout était clair : le père était le père, la loi était la loi, l’étranger était l’étranger. On avait le droit de dire que la loi était dure, mais elle était la loi. » Pour la première fois, un procès se fondait sur des lois qui n’existaient pas au moment des faits, et contrairement à toutes les règles du droit, les mêmes étaient à la fois accusateurs et juges. Vae victis ! En déclarant les Allemands seuls responsables des hostilités, puis en déclarant leur guerre illégale, il était alors loisible de dire qu’ils n’avaient pas commis des actes de guerre encadrés par le droit de la guerre, mais des crimes de droit commun. Cette « juridiction internationale » – dont le ressort est toujours limité aux pays faibles ou vaincus – ouvrait ainsi l’ère d’un « univers élastique » où les lois peuvent changer au gré des vainqueurs ou des puissants. Elle effaçait aussi « le patient travail d’intégration de la prédication du Christ au droit romain » : « Tous les préceptes de conduite qui avaient cours jusqu’ici ont été écartés et à leur place a été établi l’esprit de vengeance de la loi mosaïque. »
Lire Nuremberg, c’est comprendre le changement de paradigme qui a mené au monde actuel, c’est comprendre ce qui fonde l’acceptation de l’abandon de souveraineté des nations au profit d’instances internationales, l’acceptation de devenir citoyen du monde, d’un monde où tout le monde est partout chez soi « et qu’ils ont appelé la Terre promise ».
Maurice Bardèche (1907-1998) est un écrivain et biographe français, agrégé de lettres. Spécialiste du XIXe siècle, il enseigna à la Sorbonne et à l’Université de Lille.
malekmann –
Ouvrage monumental. On comprend avec Bardeche que les procès de Nuremberg marquent un changement de paradigme majeur du XXe siècle, on passe à un monde régie par les règles ; règles dictées par les vainqueurs. La puissance de ce livre vient de l’esprit visionnaire de l’auteur, qui prédit les effets désastreux que ces procès auront sur le droit et les relations internationales.
Livre terriblement d’actualité.
sylvain85 –
Une clé de compréhension exceptionnelle du monde géopolitique actuel.
Evariste Gaulois –
Un incontournable qui nous aide à comprendre l’esprit du droit international actuel, et surtout qui montre que le camp des alliés face à l’Allemagne a autant commis d’atrocités qu’elle. On remet de l’humanité dans le cœur du peuple allemand et on se débarrasse de cette horrible propagande qui ment énormément sur cette guerre. Bardèche visionnaire en plus. À lire absolument.
Valéry –
Quel bonheur de retrouver ces deux ouvrages en un seul volume, dans une mise en page intelligente ainsi qu’une couverture somptueuse, comme toujours avec Kontre Kulture. Ces deux livres sont autant une merveille de langage que de raisonnement, la mise en place de notre monde terminal brillamment analysée. Rien n’a échappé à la sagacité de Maurice Bardèche. Un homme d’un courage exceptionnel. Un penseur gigantesque doublé d’un grand écrivain. Grand merci Kontre Kulture !
Dr Fu Manchu –
Deux livres puissants, et en réalité un seul et même dossier. Bardèche est impressionnant de perspicacité quand il décrypte les conséquences du déni de justice que furent les procès de Nuremberg (et apparentés). Je pense à Milosevic, dont les accusateurs ont osé déclaré qu’ils s’étaient sentis soulagés par son décès, tant ils peinaient face aux arguments de la défense… Mais avant tout, ce sont des textes essentiels pour comprendre la 2e guerre mondiale et l’épuration, ici légale mais bafouant tous les principes du droit (et la morale) : raser Dresde, Hiroshima, Nagasaki, et accuser l’Allemagne (et seulement elle) de crimes de guerre, il fallait y penser… On en regrettera que plus vivement, surtout dans “Nuremberg ou la Terre Promise”, le racisme absurde et gratuit de Bardèche à l’encontre des Noirs en général et des Afro-Américains en particulier.
vincent.chone –
Exceptionnel. Hautement subversif et très bien écrit, ça se lit tout seul. Éminemment important pour comprendre les enjeux actuels.
Adrien –
Kontre Kulture, il serait maintenant plus qu’intéressant de rééditer l’ouvrage de Henri Pozzi “Les coupables”
Eli –
Je pense qu’il serait également intéressant de rééditer du même auteur “Sparte et les sudistes”, un manifeste politique et spirituel de première main : “Je crois à la force et à la générosité. Je crois à d’autres hiérarchies que celle de l’argent. Je crois le monde pourri par ses idéologies. Je crois que gouverner c’est préserver notre indépendance, puis nous laisser vivre à notre gré” …
Kévin Rondel –
Une réédition très bien venu pour un livre maudit par les modernes. Bardèche comme son ami Brasillach sont des grands oubliés volontaires de leurs contemporains. Donc merci à Kontre Kulture de rééditer cet ouvrage majeur que j’ai connu grâce à Vincent Reynouard et qui m’a coûté le prix fort, d’occasion. Et merci surtout pour Barchèche dont le génie pourra ainsi se propager aux générations plus jeunes.
Ismaël –
Etudiant en histoire, j’ai été captivé par cet ouvrage qui a totalement déconstruit ma vision de cette période et les conséquences qu’elle a eu durant la seconde moitié du XXème.
Un bouquin dense et pourtant accessible qui me sert de référence et qui ne quitte plus mon bureau de travail .
Lord Volde –
Où donc a bien pu passer mon précédent commentaire descriptif et conclusif abordant ce précieux livre à la manière spartiate ?
Ce livre libérateur, a plus d’un titre méritoire et salutaire, qui a en dépit de tout bon sens, valu à son auteur de connaître les pires affres en jetant dans le tourment de la geôle un homme pétri de convictions et sincèrement authentique dont les idées et les mœurs allaient à rebours de l’idéologie dominante, est à mettre absolument entre les mains des amants de la vérité et des amoureux de la liberté.
Déjà, l’auteur annonçait de manière prémonitoire la société d’aujourd’hui où une ploutocratie géographiquement extensible règnera en maître absolu sous la bannière d’une organisation mondialiste qui pourrait ressembler à l’ONU et dont les ressorts sont intimement liés à l’expansion du libéralisme contrôlée par un cartel de banquiers sous les ordres duquel le politique participera au délitement des états-nations et des valeurs traditionnels multiséculaires.
Cela dit, à travers ce livre, Maurice Bardèche s’attelle à démonter pièce par pièce la mécanique grandeur nature du grand théâtre des puissances officiantes où se jouera quelques scènes d’une pièce écrite d’avance où les acteurs serviront de support à une propagande médiatico-juridico-historique mettant au pinacle la thèse du génocide du peuple élu, sans terre et persécuté jusqu’au dernier de manière inédite et jamais égalée.
C’est à Nuremberg que s’est joué la tragique comédie aux conséquences diaboliques inimaginables : l’asservissement des peuples du monde et la domination d’une élite aux ramifications internationales se fera sous les auspices de la défense des droits de l’homme, de l’individualisme forcené, du libéralisme hors contrôle des états sous la houlette des multinationales et des banques et des voies détournées par lesquelles se sont réalisées les organisations internationales à qui il sera conféré des compétences et une autorité judiciaire supérieure aux lambris de ce qui reste des états-nations insusceptibles de s’opposer aux desiderata des sociétés mondialistes et à leurs volontés de s’étendre selon les plans prévus de la domination intégrale.
L’auteur, sans détour et bien sûr avec un ton presque neutre s’emploie à expliquer le processus du déclenchement de la guerre, à décrire les prémices et les soubresauts avant-coureurs sans omettre de signaler les nombreux et massifs crimes perpétrés de part et d’autres comme la tentation de dissimuler ceux commis par le clan de la victoire, soit en les ignorant, soit en les minimisant, soit en les attribuant aux puissances défaites.